Le Torse de Jean Arp

Ce Torse a été conçu en 1931 et fondu en 1976. Il n’a jamais été mis sur le marché jusqu’à aujourd’hui. La pièce est emblématique de l’œuvre sculpté de Arp : ces sculptures aux formes arrondies, à la croisée de l’abstraction et de la figuration, étaient selon l’artiste le médium parfait pour explorer ses sujets de prédilection, les torses, les nus et les femmes. « Les torses de Arp sont d’ores et déjà conçus fragmentés et confirment son génie de ne mettre dans l’œuvre que l’essentiel », rapporte Greta Stroeh dans un entretien datant de 1992.

Lors de sa saison de ventes d’art impressionniste et moderne, Christie’s Paris consacre une vacation à la collection de Greta Stroeh (1939-2001). Rassemblant dans sa grande majorité des œuvres du sculpteur Jean Arp (1886-1966), cette collection couvre plus de trente ans de sa production artistique. D’origine allemande, Greta Stroeh arrive à Paris dans la seconde moitié des années 1970 et fait la rencontre de Marguerite Arp-Hagenbach (1902-1994), la seconde épouse de l’artiste. Se liant d’amitié, les deux femmes vont collaborer à l’archivage mais aussi à la promotion de l’œuvre de Arp, en créant notamment la Fondation Arp de Clamart.

Cette estimation est raisonnable au regard d’autres œuvres similaires de Arp : un Torse doté d’une moins belle patine mais plus grand a été adjugé 1,3 million d’euros en 2018 (Christie’s Paris), tandis qu’un autre, en marbre cette fois, donc unique, s’est vendu 3,8 millions d’euros en 2017 chez Sotheby’s à Londres.