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Le Gallery Weekend de Berlin gagne en importance

Par Isabelle Spicer (Correspondante à Berlin) · lejournaldesarts.fr

Le 2 mai 2012 - 556 mots

BERLIN (ALLEMAGNE) [02.05.12] – En l’absence de foire d’envergure internationale, le Gallery Weekend de Berlin, qui s’est déroulé cette année du 27 au 29 avril, a attiré les collectionneurs internationaux.

Pour sa huitième édition, les effectifs du Gallery Week-end se sont encore accrus : 51 galeries participaient à cet événement annuel, qui coïncidait cette année avec l’ouverture de la Biennale. Vendredi dernier, Berlin s’est transformé en un gigantesque vernissage, et les horaires d’ouverture des galeries étaient prolongés les samedis et dimanches, de 11h à 19h. En sus du parcours officiel, de nombreuses autres galeries et institutions culturelles, s’étaient alignées sur ces horaires étendus.

Le gallery week-end atteint ainsi une taille critique. Même si les galeries sont regroupées dans trois grands pôles dans les quartiers de Mitte et depuis plus récemment autour de la Potsdamerstrasse, il devient quasiment impossible de visiter l’ensemble des 51 galeries en un week-end, vu l’étendue de la ville.

Les galeristes ont misé cette année sur des valeurs sûres, et notamment des artistes américains établis. Contemporary Fine Arts expose ainsi les œuvres de Julian Schnabel, Sprüth Magers celles de Jenny Holzer, qui impressionne avec ses abstractions dévoilant des passages de rapports des services secrets sur la torture en Irak, et Diane Arbus à la galerie Kicken Berlin. Du côté des artistes allemands, la galerie Johann König présente l’explosion de couleurs de Katharina Grosse. Enfin, la galerie Esther Schipper présente l’œuvre très poétique de l’artiste française Dominique Gonzalez-Foerster, « Return to no Return ». Pour la première fois, il était possible de consulter les œuvres sur le site web du Gallery Weekend, qui accueillait une galerie virtuelle en trois dimensions.

En raison de l’annulation de la foire Art Forum à l’automne dernier, le Gallery Weekend devient l’événement qui attire des collectionneurs du monde entier. « Berlin n’a plus de foire d’art contemporain. Nous devons apporter notre soutien à Berlin », déclare un collectionneur venu de Suisse. Le format du Gallery Weekend lui semble plus approprié que les foires. « Art Basel est devenu impossible », ajoute-t-il, en raison du grand nombre de sponsors qui offrent trop de billets d’entrées à leurs clients. Selon lui, les collectionneurs qui viennent acheter de l’art à Bâle ont trop peu de temps pour faire leur choix. Mais Berlin a tout de même besoin d’une foire d’art contemporain, conclut-il.

Outre les collectionneurs, les associations et cercles d’amis des musées ont également fait le déplacement, comme ils le font habituellement lors des foires. Etaient ainsi présents la Société des amis du Centre Pompidou, de la Tate Modern de Londres, et du musée d’art moderne de Francfort.

De nombreux événements étaient organisés en marge des expositions, témoignant du succès de l’opération. Il fallait jouer des coudes pour accéder à la Welcome Reception organisée dans le nouveau centre culturel et gastronomique « Mädchenschule » le 26 avril dernier. Le traditionnel gala organisé le 27, habituellement prévu pour environ 1 000 personnes, a cette année accueilli 1 300 convives.

On pouvait croiser dans la Michael Fuchs Galerie, récemment inaugurée, les co-directeurs d’Art Basel, Marc Spiegler et Annette Schonholzer, ce qui ne manquera pas d’alimenter la rumeur selon laquelle la participation au Gallery Weekend sert d’antichambre à la sélection d’Art Basel. Plusieurs galeries participant au Gallery Weekend figurent en effet dans le comité de sélection d’Art Basel.

Virtual gallery weekend Berlin 2012

 

 

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Impression écran de la vidéo de démonstration de l'application 3D pour les visiteurs de la Galerie Week-end - source vgwb.spinningwire.com

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