Galerie

Le Brussels Gallery Weekend par sa directrice

Par Pauline Vidal · L'ŒIL

Le 10 septembre 2021 - 824 mots

BRUXELLES / BELGIQUE

En dépit d’une année de crise, le nombre de galeries participantes au week-end des galeries à Bruxelles, du 9 au 12 septembre, est en hausse. À noter cette édition, la forte présence des artistes belges.

Sybille du Roy. © Emilie Rolin Jacquemyns
Sybille du Roy.
© Emilie Rolin Jacquemyns

Quel âge le Brussels Gallery Weekend a-t-il ?
C’est cette année la 14e édition du Brussels Gallery Weekend. C’est le deuxième plus ancien Gallery Weekend créé après celui de Berlin. Il a été initié pour lancer l’ouverture de la saison artistique à Bruxelles et ce sont les galeries bruxelloises qui sont à l’origine de cette manifestation – l’entente est très bonne entre les galeristes de la ville. Avec le temps, marquant ainsi une montée en puissance et en rayonnement de la manifestation, le programme s’est étoffé grâce l’invitation lancée à des artist-run et à des institutions, pour refléter mieux encore la scène artistique locale. Il y a quatre ans, nous avons créé un événement maintenant très attendu : une exposition curatée de jeunes artistes prometteurs qui ne disposent pas encore de galerie. Le Brussels Gallery Weekend est devenu le porte-drapeau de l’art contemporain à Bruxelles en septembre.

Le nombre de galeries est cette année en augmentation… En effet. Nous sommes passés de 38 ou 40 galeries à 46 galeries. Ce qui est une conséquence de la crise sanitaire que nous traversons. À notre grande tristesse, les foires ont été annulées les unes à la suite des autres, ce qui a poussé des galeries qui ne participaient pas à l’événement à vouloir y participer, y compris des galeries d’art moderne comme Vedovi Gallery. Jaqueline  Martins de São Paulo, installée récemment à Bruxelles, a rejoint la manifestation. Super Dakota sera aussi des nôtres pour la première fois, de même que Ballroom Project qui est une association de deux galeries anversoises qui ont désormais une antenne bruxelloise. Nous avons voulu rendre la pareille aux galeries anversoises qui ont été très généreuses vis-à-vis des galeries bruxelloises lors du dernier Anvers Gallery Weekend. Notons aussi la présence de Tim Van Laere dans un espace éphémère. 

Quels sont les points forts de cette année ?
Beaucoup de galeries mettent en avant des artistes belges. Baronian Xippas montrent Yves Zurstrassen. Valérie Mannaerts est aussi à l’honneur chez Bernier/Eliades Gallery ou encore Thomas Lerooy chez Rodolphe Janssen. De grandes signatures internationales sont également présentes, comme l’Américaine Louise Lawler chez Greta Meert ou encore Lynda Benglis et Huma Bhabha chez Xavier Hufkens, quand Dépendance expose Lucie Stahl. Beaucoup de galeries bruxelloises sont équipées de deux espaces, ce qui démultiplie les possibilités d’expositions. Harlan Levey, qui vient d’investir un second lieu à Molenbeek, montre un grand show avec de la vidéo et des photographies. Je pourrais aussi citer Aeroplastics qui inaugure un tout nouvel espace de 800 m2 avec l’exposition « Come What May » qui rassemble une sélection d’artistes de la galerie, ou encore l’exposition de Haley Josephs à la Galerie Almine Rech. 

En quoi consiste « Generation Brussels », l’exposition consacrée aux jeunes artistes ?
Cette exposition a été créée pour donner de la visibilité aux jeunes artistes qui vivent et travaillent à Bruxelles, mais ne disposent pas encore de galeries. Elle reflète ainsi le dynamisme de la jeune scène locale. L’an dernier, pour faire face à la situation sanitaire, nous avons présenté les artistes dans des vitrines. Cette année, la manifestation, qui a été pensée par un duo de curatrices, Dagmar Dirkx et Zeynep Kubat, aura lieu dans deux, voire trois lieux, dont la Tour à Plomb ainsi que des vitrines situées au Sablon dans le bâtiment Lebeau. Les douze artistes sélectionnées articuleront différents thèmes comme celui de l’identité, du genre ou de l’environnement.

Dans quel état d’esprit avez-vous préparé cette nouvelle édition ?
Dans l’ensemble, les galeries se portent assez bien, même si la situation reste plus difficile. On ne peut nier l’impact de la pandémie sur le marché de l’art. L’an dernier fut une année particulière, nous avons fonctionné avec la moitié de notre budget. Mais en termes de fréquentation, cela a été notre plus grand succès. Il a fallu réguler le flux des visiteurs, mais ils étaient au rendez-vous. Cette année, nous avons encore perdu des sponsors. Financièrement, c’est plus compliqué. Nous fonctionnons avec un cinquième du budget habituel, mais nous sommes très motivés. L’avenir est incertain, mais nous essayons de parer à toutes les éventualités. On tente de penser différemment les choses. On a notamment imaginé un tour curaté audio à partir d’une sélection des expositions dans la ville. Nous avons une responsabilité. Les artistes comme les galeries nous disent combien ce genre de manifestation est important pour eux.  

À La Loge, Chiara Fumai

Brussels Gallery Weekend offre l’occasion de découvrir le travail de Chiara Fumai, jeune artiste italienne décédée il y a 4 ans à l’âge de 39 ans. Nous découvrons sa contribution fondamentale à l’art de la performance du XXIe siècle, où se mêlent ses convictions féministes et son intérêt pour l’ésotérisme et notamment pour la théosophie. Cette exposition permet également de revisiter la période 2012-2014 durant laquelle l’artiste vécut à Bruxelles. 

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°746 du 1 septembre 2021, avec le titre suivant : Sybille du Roy : Brussels Gallery Weekend est devenu le porte-drapeau de l’art à Bruxelles en septembre

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