Galerie

Le bilan 2019 des galeries à Paris

Par Alexia Lanta Maestrati · Le Journal des Arts

Le 2 janvier 2020 - 664 mots

PARIS

Alors que l’intérêt des grandes enseignes internationales pour la capitale se confirme, les galeries parisiennes enregistrent leur lot de fermetures, de créations ou d’ouvertures d’un second espace, et de déménagements.

Victoire de Pourtalès, David Zwirner et Justine Durett © photo Charles Duprat
Victoire de Pourtalès et Justine Durett qui codirigeaient la galerie VNH dans les locaux où s'est installée la nouvelle galerie parisienne de David Zwirner, au centre.
© photo Charles Duprat

Paris. En 2018, deux grands marchands se dotaient de nouveaux lieux. La Galerie Lelong inaugurait un espace format vitrine dans le quartier huppé de Matignon, et la Galerie Templon se déployait rue du Grenier-Saint-Lazare, au cœur du Marais, doublant sa surface d’exposition. Parallèlement, on déplorait la fermeture des galeries Triple V, Bugada & Cargnel ou Samy Abraham.

Cette année, marquée par l’attrait des grandes galeries internationales pour la capitale française, témoigne aussi de ce double mouvement. La galerie David Zwirner (Paris, Londres, Hongkong, New York), anticipant un Brexit sans accord, a ouvert à l’automne une antenne rue Vieille-du-Temple. Le marchand s’en était expliqué au Financial Times : « Le Brexit a changé la donne. Après octobre, mon espace londonien sera une galerie britannique et non européenne. Je suis européen et je souhaite une galerie européenne. » Il a pris possession des anciens locaux d’Yvon Lambert, plus récemment occupés par la VNH, qui a fermé ses portes après seulement trois années d’existence. Une illustration de la situation actuelle qui voit les grandes structures internationales se développer quand les plus modestes s’essoufflent.

D’autres galeries ont manifesté leur intérêt pour la capitale française. White Cube (Londres, Hongkong) a annoncé l’ouverture de bureaux à Matignon. « Nous voulons proposer des salons élégants dans la tradition des marchands d’art de la moitié du XXe siècle. Paris est une capitale touristique et culturelle forte, qui a rejoint Londres et New York. Et il y a un important passage de collectionneurs belges, italiens, allemands ou encore libanais », explique Mathieu Paris, directeur de l’enseigne. Se murmurait également dans les allées de la Fiac (Foire internationale d’art contemporain) l’arrivée prochaine de Nahmad Contemporary (New York) et d’Esther Schipper (Berlin). S’ajoute la galerie suédoise Andréhn-Schiptjenko qui, pour sa première implantation à l’étranger, a élu domicile au cœur du Marais en mai dernier.

En quête de modèles alternatifs

À l’inverse, des enseignes françaises se sont déployées à l’étranger, à l’instar de Magda Danysz (déjà à Shanghaï) qui a ouvert un espace à Londres, et d’Almine Rech (Londres, Bruxelles, New York) qui a mis un pied en Asie, à Shanghaï. Néanmoins, nombreuses sont celles à avoir baissé le rideau. Parmi les fermetures on relève celles de la Galerie Particulière, spécialisée dans la photographie, d’Untilthen et de Di Meo, laquelle a annoncé la fermeture de ses bureaux rue Mazarine, où elle poursuivait son activité. La Galerie Hervé Perdriolle quitte Paris pour Bruxelles, attirée par des loyers plus bas et l’important vivier de collectionneurs. Ces fermetures sont en partie compensées par des ouvertures. Cette année, deux jeunes enseignes ont ouvert ; la Galerie Pauline Pavec, rue Meslay, et dans le même 3e arrondissement, la Galerie ETC, à la fibre minimaliste. Le duo d’amis, Hervé Loevenbruck, directeur de la galerie du même nom, et Stéphane Corréard, entre autres directeur du salon Galeristes, ont ouvert une enseigne à Saint-Germain-des-Prés, « Loeve & Co », où ils présentent des artistes quelque peu oubliés de l’histoire.

Plusieurs galeries cherchent des modèles alternatifs. En 2018, Anne de Villepoix quittait le Marais pour Belleville ; cette année quatre enseignes se sont installées sous un même toit à Romainville (Seine-Saint-Denis), dans un nouveau site culturel dénommé « Komunuma ». In Situ – Fabienne Leclerc et Air de Paris ont quitté leurs espaces parisiens, et les galeries Jocelyn Wolff et Sator se sont dotées ici d’un second espace.

La Galerie Taglialatella, dirigée par Nadège Buffe, a fermé sa galerie et organise quatre à cinq expositions par an dans d’autres lieux. « Nous souhaitons créer un lien différent et nous concentrer sur des projets et collaborations dans un cadre autre que la galerie traditionnelle (hôtels, événements privés artistiques en entreprises) pour proposer une nouvelle forme de visibilité à nos artistes », explique-t-elle. Il en va de même pour la galerie spécialisée dans l’art urbain Wallworks, qui ouvre seulement sur rendez-vous son espace transformé en résidence d’artiste.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°535 du 13 décembre 2019, avec le titre suivant : Le bilan 2019 des galeries À paris

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