Foire & Salon

L’art contemporain à la Brafa

Par Alexia Lanta Maestrati · L'ŒIL

Le 20 décembre 2018 - 680 mots

BRUXELLES / BELGIQUE

Éclectique, la foire d’antiquaires, avec ses cent trente-trois exposants, propose plus d’une vingtaine de spécialités, des antiquités aux bijoux en passant par les arts premiers, avec, aussi, un pôle « art contemporain » depuis 2016.

Collectionner -  Alors que rien ne prédisposait la Brussels Art Fair à développer une offre contemporaine, depuis trois ans, la foire belge, qui tient sa 64e édition du 26 janvier au 3 février 2019, est passée d’une galerie spécialisée en 2015 à une dizaine d’enseignes en 2018. « Les années précédentes, nous étions face à un stand d’art océanique, et nous nous sommes aperçus que leurs collectionneurs, et plus généralement ceux d’art primitif, s’intéressaient fortement à l’art contemporain », souligne Constantin Chariot, directeur de la Galerie La Patinoire royale à Bruxelles. L’autre atout pour les galeries d’art contemporain est leur petit nombre, ce qui leur permet de se distinguer : « Contrairement à des foires spécialisées comme Art Brussels, où nous sommes noyés au milieu de cent cinquante galeries d’art contemporain, à la Brafa, nous sommes peu nombreux, il est donc plus simple de se faire remarquer », note Constantin Chariot.Pour l’occasion, certains galeristes exposent des œuvres du second marché, comme Rodolphe Janssen, qui « montre son programme d’art contemporain avec une touche d’art moderne ». Sur le stand du galeriste belge, une œuvre de 1954 de Karel Appel et une œuvre de 1951 de Pierre Alechinsky côtoient des créations d’artistes moins établis comme Thomas Lerooy ou les jumeaux Gert et Uwe Tobias. La majorité des galeristes s’insèrent dans cette veine, mariant une sélection d’artistes souvent historiques à côté d’artistes moins connus, comme le confirme Olivier Meessen, codirecteur de la Galerie Meessen De Clercq : « Nous avons placé de très belles œuvres de Claudio Parmiggiani ou José María Sicilia mais aussi des artistes plus jeunes tels que Benoît Maire, Thu Van Tran ou Nicolás Lamas. » 

18 000 € 

1_Giancarlo Scaglia Jeune artiste, au travail politique, Giancarlo Scaglia propose une recherche d’équilibre entre histoire et mémoire. Ici, ce sont des feuilles d’un papier japonais recouvertes d’or que l’artiste a déposées sur une île près de Lima qui fut sujette aux massacres des prisons péruviennes de 1986. Laissées sur l’île avant d’être traitées dans du formol, les feuilles sont le témoin des dégradations du temps qui passent. L’artiste a une proposition proche de celle des artistes de l’Arte povera, spécialité de la Galerie Bernier/Eliades (Bruxelles et Athènes).

 

Bernier/Eliades Brussels

377 000 € 

2_Carlos Cruz-Diez Pour la Brafa, la Patinoire royale - Galerie Valérie Bach propose un voyage dans ce que pourrait être le XXIIe siècle avec le stand de « l’antiquaire du futur ». Hommage à l’artiste franco-vénézuélien Carlos Cruz-Diez (95 ans), figure de proue de l’art cinétique, ce sont les jeux de couleurs de l’artiste qui sont en discussion avec une jeune artiste fortement inspirée par ce dernier, Gisela Colón, ou art et fonction se mélangent, dans une veine futuriste. S’ajoutent des pièces de design contemporain de Ross Lovegrove.

 

La Patinoire royale–Galerie Valérie Bach

env. 155 000 € 

3_Gilbert & George Après Christo en 2018, c’est au tour de Gilbert & George d’être les invités d’honneur de la Brafa. Sculpture vivante, le duo britannique est connu pour ses photomontages grand format. L’autodérision, l’humour et la provocation sont leurs armes pour aborder des thèmes sociétaux comme l’homosexualité, la religion ou la politique. Cinq de leurs photomontages sont présentés, et plusieurs stands proposent leur création à l’instar de la Galerie Albert Baronian (Bruxelles) et de la Galerie Bernier/Eliades (Bruxelles, Athènes).

 

Galerie Albert Baronian

7 500 € 

4_Maarten Vanden Eynde La Brafa a une réelle volonté de promouvoir le terreau local, avec 40 % de galeries belges et de nombreux artistes nationaux présentés. Le travail de Maarten Vanden Eynde, né à Leuven (Belgique) en 1977, s’articule autour de l’archéologie du futur et des relations entre activité humaine et technologie. Plus précisément, ce sont les questionnements sur l’évolution, le progrès et les changements liés à la mondialisation qui sont au cœur de la pratique de l’artiste. The Last Human montre un crâne, avec en son sommet une ville dystopique, représentatif de ces interrogations.

 

Galerie Meessen De Clercq

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°719 du 1 janvier 2019, avec le titre suivant : L’art contemporain à la Brafa

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