La planche à Cartier-Bresson

C’est la première fois que des tirages des archives de Cartier-Bresson, considérés comme bons par le photographe, sont mis en vente. Les statuts de la fondation prévoient la possibilité de vendre des tirages signés afin d’enrichir son patrimoine et sous la réserve impérative que des épreuves identiques figurent dans le fonds inaliénable.
 
Cette vente exceptionnelle se justifie par le besoin qu’a la fondation d’acquérir un bâtiment plus grand. Ainsi, 1,4 million d’euros sont attendus à l’issue de cette vente. L’ensemble sélectionné regroupe à la fois des tirages dits « vintage » et des tirages plus récents, tous originaux, c’est-à-dire réalisés sous le contrôle d’Henri Cartier-Bresson. Car, depuis son décès en 2004, aucun tirage n’est autorisé pour des collections. Toutes les épreuves sont signées et marquées au revers du tampon de la fondation.

Le lot phare est l’image emblématique Derrière la gare Saint-Lazare, Paris, prise en 1932 et dont le tirage proposé, daté de 1946, est le plus ancien connu (est. 120 000 euros). Les photos de ses nombreux voyages rythment la vente, à l’exemple d’un tirage des années 1980 d’Asilah, Maroc espagnol (1933) et d’un tirage de 1999 de Dans un train, Roumanie (1975), deux « images à la sauvette » (est. 8 000 euros). Un tirage d’époque montrant Lucian Freud, Londres (1997) et une photo présentant Helmut Newton, parc Monceau en 2000 (est. 5 000 euros chacune) comptent parmi les dernières œuvres du photographe.