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La galerie bordelaise Cortex Athletico en quête d'une nouvelle dynamique à Paris

Par Sarah Barry · lejournaldesarts.fr

Le 1 mars 2013 - 707 mots

PARIS [01.03.13] – La galerie bordelaise Cortex Athletico, présente dans de nombreuses foires internationales, a ouvert le 15 février 2013 un nouvel espace à Paris. Cette annonce pose une nouvelle fois le problème de la pérénnité des galeries en région.

Près de dix ans après sa création par Thomas Bernard, la galerie bordelaise Cortex Athletico, qui installe ses stands dans les plus grandes foires internationales, de la Fiac à Art Basel, vient de s’implanter à Paris. Ouvert le 15 février 2013, le nouvel espace s’étale sur 110m² rue du Grenier Saint-Lazare dans un ancien atelier de photographe, tout près du Centre Pompidou. Pour la galerie, il s'agit de venir chercher « de la vitesse, du frottement et de la circulation » en ce pôle d'attraction qu’est la capitale, par rapport à des régions encore trop peu développées sur le plan artistique pour offrir un contexte économique suffisamment favorable.

Dans un entretien au Journal des Arts en 2009, Thomas Bernard reconnaissait sans détour que le chiffre d'affaires local de sa galerie était de seulement 5%. Peu désireux alors de venir s'implanter à Paris, il espérait participer au développement de la scène bordelaise. Près de quatre ans plus tard, il a le sentiment d'être parvenu à une sorte d'aboutissement en Gironde. Après avoir enrichi les équipements de son espace de 1000 m² situé en face du CAPC, et après avoir ouvert des ateliers dans Bordeaux, Thomas Bernard dispose de toutes les facilités, de la conception à la présentation, et considère sa base bordelaise comme un « port d'attache » d'où il peut faire rayonner Cortex Athletico.

C'est par la mise en place d'une « organisation carrée », notamment sur le plan administratif, que le galeriste entendait « compenser cette position en marge ». Cependant, il semble que le ralentissement économique actuel fasse de Paris un lieu incontournable pour espérer péréniser l'activité de marchand d'art. La situation des galeries en province est fragile, à l'image de Sollertis à Toulouse, qui a dû mettre un terme à ses activités après 25 ans d'existence. Thomas Bernard sera moins présent sur les foires internationales en 2013 afin de se consacrer à son projet parisien, auquel il accorde le plus grand prix. « Beaucoup de choses convergent à Paris », et le galeriste pense aussi bien aux artistes qu'aux collectionneurs, qui viennent d'Allemagne et d'Angleterre notamment. La capitale fait figure de point de convergence, aussi bien à la grande échelle du marché de l'art qu'à celle plus petite d'une galerie, qui y retrouve ses contacts et ses artistes. « Nous voulons rencontrer de nouvelles personnes et connaître mieux celles que nous connaissons déjà », explique Thomas Bernard, qui envisage son métier sous le signe de la « cordialité ».

Mais il insiste : cette implantation parisienne doit être une vitrine pour montrer ce qu'il se passe en région, plus particulièrement à Bordeaux, au sein de la « bonne entente » qui règne entre galeries, CAPC et Frac Aquitaine. S'il lâche un peu les rênes de son espace girondin à ses collaborateurs pour mener à bien son dessein parisien, il tient néanmoins à rester présent à Bordeaux et à faire valoir l'activité des galeries en région, comme il le fait au sein du Comité professionnel des galeries d'art en tant qu'administrateur. « Les galeries en périphérie mènent une action remarquable, car elles fabriquent des collectionneurs qui vont ensuite à Paris ». Thomas Bernard souhaite représenter l'énergie en dehors de la capitale et tenir une « position de fantassin en province ».

Cette nouvelle antenne au cœur de la capitale reprend d'ailleurs les artistes qui font la particularité de Cortex Athletico depuis plusieurs années, aussi bien à Bordeaux que sur les manifestations internationales. Le jeune artiste japonais Masahide Otani, mis en valeur par la galerie depuis 2006, ouvre le bal jusqu'au 30 mars 2013 avec Figures du vide, exposition de ses sculptures et dessins. Suivront une présentation d’œuvres de Benoît Maire, puis une exposition de l'Allemand Rolf Julius (1939-2011), qui occupera simultanément les espaces de Bordeaux et Paris cet été, témoignant de la relation privilégiée qu'entretenait Thomas Bernard avec l'artiste, dont la fille collabore étroitement avec la galerie aujourd'hui.

Nouvel espace de la galerie Cortex Athletico

12 rue du Grenier Saint-Lazare - 75003 Paris - www.cortexathletico.com

Légende photo

Portrait de Thomas Bernard, directeur de la galerie Cortex Athletico - Photo Nicolas Descottes

Vue de l'exposition de Masahide Otani, « Figures du vide », jusqu'au 30 mars 2013 à la galerie Cortex Athletico - Photo Florent Larronde, Same O © Photo courtesy Galerie Cortex Athletico

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