Galerie

ART CONTEMPORAIN

La Dvir gallery s’installe dans le Marais

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 5 mai 2022 - 503 mots

PARIS

La galerie israélienne, présente à Tel Aviv et à Bruxelles, ouvre un espace à Paris. Son exposition inaugurale se veut un hommage au romancier Georges Perec.

Paris. Pour ses 40 ans, la Dvir gallery, fondée à Tel Aviv, s’offre un espace à Paris, reprenant, rue des Arquebusiers, le local qu’occupait, avant de fermer, Cortex Athletico. C’est sa troisième adresse après celle ouverte à Bruxelles en 2016. La galerie, qui participait depuis plusieurs années à la Fiac, souhaite continuer à développer son réseau en France, qu’il s’agisse de projets d’expositions menés avec des institutions ou de son fichier clients. Le titre de son exposition inaugurale, « Espèces d’espaces », hommage à Georges Perec, rappellera aux plus fidèles de ses habitués les activités éditoriales des fondateurs de la galerie, qui ont publié, il y a vingt ans, l’auteur français en hébreu.

Un penchant pour l’art conceptuel

Galerie francophile, la Dvir gallery représente une quarantaine d’artistes, dont une moitié environ sont Israéliens, sans que cette proportion corresponde à un calcul. « Nous intégrons régulièrement un nouvel artiste, au rythme d’un par an environ », explique la directrice Shifra Shalit. Parmi les dernières recrues, la Belge Marianne Berenhaut (née en 1934), que l’on redécouvre et à laquelle le Musée d’art contemporain d’Anvers, a consacré une rétrospective en 2021. Deux de ses sculptures, l’une, de la série des « Poupées poubelles » (1971-1980), la seconde, Déshabillez-moi (2006), plus récente, sont montrées ici et témoignent d’une esthétique radicale s’emparant de rebuts du quotidien. C’est également le cas de Miroslaw Balka ou de Yudith Levin, dont la composition A Room with a Table (1979, voir ill.), à partir d’objets trouvés, évoque la démarche de l’Arte povera. Sculptures, dessins, impressions numériques ou installations vidéo d’Adel Abdessemed à Ariel Schlesinger, en passant par Douglas Gordon, Mircea Cantor ou Jonathan Monk, la galerie, qui ne compte quasiment aucun peintre, affiche un tropisme net pour l’art conceptuel. C’est d’ailleurs à la suite d’une invitation à séjourner à Tel Aviv que Lawrence Weiner (1942-2021) commença une série combinant l’anglais, l’arabe et l’hébreu, exposée chez Dvir en 1997.

Pour ses débuts parisiens, la galerie fait cohabiter des œuvres très actuelles produites durant le confinement, tels ces numéros du New Yorker finement incisés de Naama Tsabar mêlant le texte, l’image et le geste, avec des pièces historiques, comme ces dessins au pastel et au crayon de Gustav Metzger (1926-2017), datés de 1953. Ces derniers, conformément au souhait de l’artiste, désormais représentés par sa fondation, ne peuvent avoir pour destination qu’une collection muséale. Les prix des œuvres de cette exposition s’étalent de 8 000 euros (un format moyen de David Maljkovic) à 250 000 euros.

Avant l’été, c’est à nouveau une exposition collective qui sera programmée, autour de la série « Croque-Mort » de Douglas Gordon, que l’on a pu voir l’an dernier à la Collection Lambert. Puis des monographies se succéderont à partir de septembre, consacrées notamment à Jonathan Monk ou Simon Fujiwara, auquel la Fondation Lafayette Anticipations avait consacré en 2018 sa première exposition personnelle en France, en étroite collaboration avec la galerie israélienne.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°588 du 29 avril 2022, avec le titre suivant : La Dvir gallery s’installe dans le Marais

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