Art déco - Antiquaire

Jean Dunand, le maître de la laque

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 9 décembre 2020 - 523 mots

À l’occasion de la réédition du catalogue raisonné de Jean Dunand, la Galerie Marcilhac présentait avant le reconfinement une belle sélection de meubles et objets de ce représentant majeur de l’Art déco.

Paris. La Galerie Marcilhac, dont la réputation n’est plus à faire dans le domaine de l’Art déco, organise en les murs qu’elle occupe depuis plus de cinquante ans, rue Bonaparte, une exposition mettant en lumière le travail de la laque de Jean Dunand (1877-1942).

En 2017, Félix Marcilhac père s’est attelé à la réactualisation de l’ouvrage qu’il avait consacré à l’artiste, publié en 1991 (Jean Dunand, vie et œuvre, Thames & Hudson). « À l’époque, j’avais dit à mon père que pour accompagner la sortie de son livre, je ferai une exposition à la galerie », rappelle Félix Marcilhac fils. La manifestation, qui devait avoir lieu l’an dernier, a été décalée puis retardée en raison du décès de Félix Marcilhac Sr en janvier dernier. Le livre sort aujourd’hui aux éditions Norma sous la houlette de sa fille, Amélie Marcilhac, qui a épaulé son père tout au long de ce projet, notamment dans la mise à jour de la bibliographie. « Cette exposition est un peu un hommage à mon père et à ma sœur, dont c’est le troisième ouvrage, après Marcel Coard et la mise à jour du livre sur Jacques Majorelle », souligne Félix Marcilhac Jr.

Depuis trois ans donc, des pièces ont été mises de côté. Une trentaine garnissent ainsi la galerie, pour des prix compris entre 5 000 et 1 million d’euros. « Il y a un véritable engouement autour du travail mythique de Jean Dunand. Il était multicasquettes », commente le galeriste. À la fois sculpteur, dinandier, orfèvre, il avait une prédilection pour le travail de la laque, une spécialité née de sa rencontre avec le laqueur japonais Seizo Sugawara (1884-1937), qui lui a appris cette technique, appliquée à quantité de matériaux. Dunand a été le premier à traverser l’Atlantique et est très connu aux États-Unis. « Ses collectionneurs ne sont donc pas uniquement français. À l’époque, l’Art déco était très français, mais Dunand, comme Jean-Michel Frank, faisait partie de cet Art déco qui s’exportait très bien », précise Félix Marcilhac.

La pièce phare ? Un panneau en laque composé de 8 éléments issus d’un ensemble de 25 (« Les chasseurs », 1935) qui ornait le salon des fumeurs du paquebot Normandie. Provenant d’une collection privée, il est déjà réservé. L’exposition comprend également trois paravents (aux Marabouts, vers 1928 ; aux Poissons, vers 1920 ; aux Deux Figures, vers 1928), mais aussi plusieurs panneaux, comme celui « aux Poissons » en bois laqué noir (vendu) ; une coiffeuse issue du « Boudoir », vers 1930, en laque chamois – une couleur que Dunand affectionnait ; ou des Tables gigognes laquées jaune, vers 1930.

La présentation dévoile enfin plusieurs meubles réalisés en collaboration avec des décorateurs de l’époque, ainsi Eugène Printz pour le Bureau Printz, vers 1931, en laque rouge (vendu), ou Jacques Émile Ruhlmann pour le guéridon dit « dorique », 1925, en laque rouge foncé.

Ouverte le 20 octobre, avant le reconfinement, l’exposition a démarré sur les chapeaux de roue, avec près de la moitié des pièces cédées très vite, surtout à des collectionneurs privés américains (sur photo).

Jean Dunand, maître laqueur,
jusqu’au 30 novembre (contacter la galerie), Galerie Marcilhac, 8, rue Bonaparte, 75006 Paris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°555 du 13 novembre 2020, avec le titre suivant : Jean Dunand, le maître de la laque

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