Foire & Salon

Galeristes 2018, bonne ambiance, ventes moyennes

Par Alexia Lanta Maestrati · Le Journal des Arts

Le 12 décembre 2018 - 624 mots

PARIS

Malgré un commerce en demi-teinte, la plupart des exposants ont apprécié l’esprit de ce salon convivial propice aux échanges.

Paris. En 2017, Galeristes avait vu sa fréquentation baisser à la suite du décès la même semaine d’une icône française, Johnny Hallyday, dont l’hommage national se tenait en parallèle de la foire. Cette année, l’événement, qui tenait sa troisième édition au Carreau du Temple du 30 novembre au 2 décembre, a dû faire face aux manifestations des « gilets jaunes » le samedi.

Réunissant une trentaine de galeries majoritairement françaises, ce salon intimiste n’a pas pour ambition de concurrencer les mastodontes (Fiac, Art Basel, Frieze) et leurs « white cube ». Ici, c’est un parcours type « Ikea » comme s’amuse à le qualifier Stéphane Corréard, son organisateur, qui est proposé au visiteur. Le circuit est conçu de manière à valoriser tous les stands, le tout au sein d’une scénographie composée de modules industriels et de racks, où il faut fouiller et échanger avec les marchands. Un terme revient ici chez les galeristes, celui de « convivialité ».

Cette scénographie favorise les œuvres de petits formats et ce sont les « petits prix » qui partent le plus vite. Pour autant, les transactions n’ont pas été frénétiques. La Galerie Papillon, qui a fait le pari de la sculpture, a vendu quelques pièces dont quatre de Linda Sanchez (entre 600 et 1 500 €) et une autre de Céline Cléron (3 500 €), mais le salon « n’est pas satisfaisant en termes de ventes, indique Marion Papillon. Les dates ne sont pas propices, la prise de décision est un peu lente après un automne bien chargé ». L’esprit de la foire a cependant plu aux enseignes, car, malgré « un commerce très calme », la Galerie La Forest Divonne se déclare très satisfaite des rencontres. Outre un nombre correct de visiteurs (7 600 selon les organisateurs), le salon a été fréquenté par plusieurs personnalités du monde de l’art français et des conservateurs d’institutions étrangères.

Si quelques enseignes n’ont pas réalisé une seule transaction, la lilloise Provost-Hacker a, « dès le jeudi, réalisé le même chiffre d’affaires que l’an passé sur la totalité du salon » : une dizaine de dessins et peintures (de 400 à 4 000 €) d’Éléonore Deshayes (lauréate du prix Canson 2017) et cinq toiles d’Adrien Belgrand (de 2 000 à 3 000 €) sont parties ce jour-là. De même pour la Galerie Christophe Gaillard (Paris), qui a vendu quatre photographies de l’artiste « maudit » Marcel Bascoulard (4 500 euros chacune). Ce dernier a le vent en poupe depuis que l’homme d’affaires et collectionneur François Pinault a fait l’acquisition d’une de ses œuvres exposée (jusqu’au 16 décembre) à la Pointe de la Douane à Venise.

Un « off » de la Fiac en 2019

Galeristes a tous les atouts nécessaires pour réussir : un emplacement central et un changement de calendrier qui l’instituera en « off » de la Fiac en 2019 – comme se plaît à le dire Stéphane Corréard : « en 2020 nous serons les seuls à avoir une verrière » [le Grand Palais étant fermé pour travaux] – ; des exposants ardents défenseurs de la scène française, une identité forte. Pour ces raisons, la plupart des galeristes présentes à la Fiac et à Galeristes soutiennent le changement de dates, quitte à participer aux deux foires simultanément. « Nous essaierons de faire les deux, indique Christophe Gaillard. Il nous est déjà arrivé de faire deux foires en parallèle comme en novembre dernier avec Paris Photo et Independent à Bruxelles. »

Galeristes pourrait également compenser le manque de place pour les enseignes françaises présentes à la Fiac, en attirant les nombreuses galeries de qualité qui en sont de ce fait exclues. Car si le format réduit de Galeristes est agréable, les allées spacieuses pourraient facilement accueillir plus d’exposants sans perdre en lisibilité ni confort de visite.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°513 du 14 décembre 2018, avec le titre suivant : Galeristes 2018, bonne ambiance, ventes moyennes

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