Antiquaire

Exposition thématique

Galerie de poilus

Maurizio Nobile présente une courte histoire de la barbe dans l’art ancien jusqu’à aujourd’hui

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 30 novembre 2011 - 419 mots

PARIS

PARIS - Fin 2010, alors que l’antiquaire bolonais Maurizio Nobile est en train de réunir de récentes acquisitions pour sa galerie parisienne, il s’aperçoit que les sujets de ses tableaux sont quasiment tous masculins et barbus.

Au lieu de s’exclamer « la barbe ! », il a alors l’idée d’en faire le thème de sa prochaine exposition qui, au final, est loin d’être « barbante »… Avec l’aide de l’historienne de l’art Laura Marchesini, il a recherché « les sous-entendus et raisons cachées dans les barbes des personnages de [s]es œuvres ». Daté entre le XVIe et le XIXe siècle, son corpus d’une trentaine de tableaux, sculptures et photographies aborde aussi bien l’art religieux, dominé par la figure de saint Jérôme, que profane. Le catalogue qui accompagne l’exposition fournit des clefs de lecture. Le port de la barbe chez l’homme est lié « non seulement à la maturité sexuelle mais aussi aux coutumes, aux traditions religieuses et sociales ainsi qu’aux modes », souligne Laura Marchesini. Ainsi Le Buste d’un jeune homme avec gilet de couleur jaune or, toile d’Ubaldo Gandolfi, apparaît-il comme un intrus au milieu d’une réunion de poilus, rendant compte de la disparition, au XVIIIe siècle, de la barbe au profit de la perruque poudrée devenue très à la mode.

Défilé de barbes
L’ambassadeur d’Italie à Paris, Giovanni Caracciolo di Vietri, lui-même barbu, s’est montré très intéressé à l’annonce de l’accrochage de la galerie Nobile. Il a emprunté au galeriste, pour une présentation privée le 22 novembre à l’ambassade, ses trois tableaux majeurs du XVIIe siècle : le Saint Jérôme du Guerchin, un Portrait de gentilhomme de Leandro Bassano – œuvre inédite redécouverte dans une collection privée de Modène – et Saint Jean l’Évangéliste par Alessandro Turchi, dit l’Orbetto ; ainsi que plusieurs terres cuites réalisées en 2011 par le sculpteur Ettore Greco. Vingt jours plus tôt, on assistait, le soir du vernissage à la galerie, à un beau défilé de barbes rappelant que l’attribut est revenu au goût du jour : de celle de trois jours du galeriste pour être en phase avec son exposition à celle très sophistiquée et savamment entretenue d’un visiteur.

FIOR DI BARBA : LA BARBE DANS L’ART DU XVIE AU XXIE SIÈCLE ENTRE SACRÉ ET PROFANE


Nombre d’œuvres exposées : 36 (dont 17 tableaux)
Prix : de 4 000 à 280 000 €

Jusqu’au 23 décembre, galerie Maurizio Nobile, 45, rue de Penthièvre, 75008 Paris, tél. 01 45 63 07 75, www.maurizionobile.com, tlj sauf dimanche et lundi 11h-19h. Catalogue sur place.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°358 du 2 décembre 2011, avec le titre suivant : Galerie de poilus

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