Foire & Salon

Frieze London, de l’Antique à l’art émergent

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 13 octobre 2021 - 717 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

Frieze London se tiendra du 13 au 17 octobre. La foire londonienne se veut à la fois ancrée dans le passé et à l’avant-garde de l’art contemporain.

José Pedro Croft, Untitled, 2021, présenté par la Galeria Vera Cortês à Frieze Sculpture 2021. Photo Linda Nylind - Courtesy Linda Nylind / Frieze.
José Pedro Croft, Untitled, 2021, présenté par la Galeria Vera Cortês à Frieze Sculpture 2021.
Courtesy Linda Nylind / Frieze

Londres. Depuis le 14 septembre, le programme de Frieze Sculpture est ouvert au public dans les jardins de Regent’s Park où la foire londonienne revient du 13 au 17 octobre. Frieze London réunira plus de 260 galeries internationales, dont quelques françaises, telles que Crèvecœur, High Art, Perrotin, Templon…

Frieze affiche toujours cette dualité qui fait sa spécificité. D’un côté, Frieze Masters, consacrée à l’art historique, de l’Antiquité à l’art moderne, entend embrasser 6 000 ans d’art, rassemblant des marchands en majorité installés en Europe : Colnaghi (Londres), Marian Goodman Gallery (New York, Londres, Paris), Johnny Van Haeften (Richmond), Lévy Gorvy (Paris), Thaddaeus Ropac (Londres, Paris, Salzbourg, Séoul), ou le spécialiste suisse prisé des bibliophiles Dr. Jörn Günther Rare Books (Bâle). Mais aussi sur d’autres continents : Acquavella Galleries (New York) et Nahmad Contemporary (New York), Kukje Gallery (Séoul).

Cette partie historique propose, à travers la création de la section « Stand Out », d’élargir son prisme aux arts décoratifs et au design, accueillant des galeries aussi diverses et pointues qu’Alessandro di Castro Antichita (Rome), Gisèle Croës Arts d’Extrême Orient (Bruxelles), ou Oscar Graf (Paris), spécialiste de mobilier moderniste et d’objets d’arts décoratifs, que l’on a davantage l’habitude de voir à Tefaf Maastricht. Enfin « Spotlight », consacré aux avant-gardes, montrera quelques solos : œuvres textiles de l’artiste argentin Feliciano Centurión, soutenu par Cecilia Brunson Projects (Londres) et Galeria Millan (São Paulo) ; des peintures de Beauford Delaney, chez Michael Rosenfeld Gallery (New York) et des tableaux surréalistes d’Alice Rahon présentés, par Gallery Wendi Norris (San Francisco). La galerie parisienne Ceysson & Bénétière y présentera des œuvres de Nancy Graves (1939-1995).

Dénicher les artistes de demain

Le volant contemporain de la foire revendique plus que jamais sa ligne prospective. On y trouvera Sadie Coles HQ et Maureen Paley, de Londres, tout comme David Zwirner (Paris), Hauser & Wirth (Zurich…), Gagosian (New York…). Mais encore, Xavier Hufkens (Bruxelles), Karma et Matthew Marks Gallery (New York), Taka Ishii Gallery (Tokyo), Mendes Wood DM (São Paulo, Bruxelles, New York), Sfeir-Semler Gallery (Beyrouth, Hambourg). Comme chaque année, « Focus » sera réservé aux galeries établies depuis moins de douze ans qui promeuvent essentiellement des artistes émergents. En tout, une trentaine figure dans cette section : Arcadia Missa (Londres), Emalin (Londres), Hot Wheels Athens (Athènes), Instituto de Vision (Bogotá), Soft Opening (Londres), Temnikova & Kasela (Tallinn)…

Frieze London a également fait appel au commissaire Cédric Fauq (commissaire en chef du CAPC-Musée d’art contemporain de Bordeaux) pour mettre en avant des talents prometteurs. Cette invitation, à travers une sélection intitulée « Unworlding », se traduit par la présence de dix galeries dont la plupart font leur entrée sur la foire. Outre l’espace commun qui leur sera consacré, « Unworlding », qui suggère d’envisager le monde au prisme d’un pessimisme constructif, prendra aussi la forme d’un parcours plaçant quelques œuvres en exergue. À l’entrée de la foire, le public sera ainsi accueilli par les grands caissons lumineux colorés de Nora Turato (galerie Gregor Staiger, Zurich, Milan), une artiste vue au Centre Pompidou et bientôt programmée dans l’espace Studio Now du MoMA. Les installations vidéo déroutantes et drôles de Ndayé Kouagou (Nir Altman, Munich) s’adresseront aux visiteurs dans les petites aires de repos interstitielles des « Squares ». Quant à Atlas, le vaste polyptyque peint de Natacha Donzé (Parliament, Paris) sera exposé entre les allées. L’œuvre, montrée l’été dernier dans le cadre de l’exposition personnelle de l’artiste aux Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds devrait ensuite rejoindre une fondation au Moyen-Orient.

À l’instar de la Fiac, la foire se dote par ailleurs d’un secteur « Éditions » dévolu aux estampes et aux multiples. On pourra y trouver des séries limitées de Paula Rego et Yinka Shonibare, tous deux représentés par Cristea Roberts Gallery (Londres), Georg Baselitz (Knust Kunz Gallery Editions, Munich), Do Ho Suh (STPI, Singapour), Julie Mehretu (Borch Editions, Berlin) ou Frank Bowling (Paragon, Londres).

La foire se doublera d’une version en ligne, Frieze Viewing Room, et présentera le programme du N° 9, Cork Street, un nouvel espace d’exposition de trois étages entièrement rénovés, équipés selon des standards luxueux, ouverts à des galeries internationales désireuses de s’offrir une adresse au cœur du quartier de Mayfair pour quelques semaines, ou plus, si affinités.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°574 du 1 octobre 2021, avec le titre suivant : Frieze London, de l’Antique à l’art émergent

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