Galerie

Fermeture de la galerie Bernheim-Jeune

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 27 février 2019 - 455 mots

PARIS

L’une des plus anciennes galeries de Paris vient de fermer ses portes. Les dirigeants de la société cessent leur activité de marchand d’art.

La vitrine de la galerie Bernheim-Jeune, au 27 de l'avenue Matignon
La vitrine de la galerie Bernheim-Jeune, au 27 de l'avenue Matignon
© Photo : Bernheim-Jeune

Paris. Près de cent cinquante ans après son ouverture en 1863 par Alexandre Bernheim, la galerie Bernheim-Jeune n’est plus. « J’étais président-directeur général de la société jusqu’au mois d’avril 2018 quand le conseil d’administration a décidé d’un changement de direction. Puis la nouvelle direction a pris la décision de fermer la galerie », explique Guy-Patrice Dauberville. En effet, la présidente, Béatrice Dauberville, et le directeur général, Stéphane Dauberville, ont choisi de mettre un terme à l’activité de la galerie pour se lancer dans de nouvelles aventures – « ce qui n’a aucun rapport avec l’état du marché », a précisé Guy-Patrice Dauberville. Celui-ci dirigeait la galerie depuis le décès en 2012 de Michel Dauberville, son cousin et le descendant de Joseph Bernheim. Spécialiste de Bonnard et de Renoir, Guy-Patrice Dauberville va poursuivre son activité d’expertise au 182, boulevard Haussmann avec sa fille Floriane, qui travaille avec lui depuis cinq ans. Il emporte avec lui les archives de la galerie.

C’est en 1863 qu’Alexandre Bernheim (1839-1915), originaire du Doubs, ami de Delacroix, Corot et Courbet, s’installe à Paris et ouvre une galerie au 8, rue Laffitte. Après avoir exposé les peintres de l’école de Barbizon, il présente, en 1874, les impressionnistes. En 1906, la galerie est transférée au 25, boulevard de la Madeleine et prend le nom de « Bernheim-Jeune frères ». À cette époque, elle prend son essor sous la direction de Joseph Bernheim-Jeune (1870-1941) et Gaston Bernheim-Jeune (1870-1953), les deux fils d’Alexandre, qui organisent notamment en 1901 la première exposition de Van Gogh. Ils exposeront également Bonnard et Vuillard en 1906, Cézanne en 1908, Matisse en 1910, Modigliani en 1922 et bien d’autres encore après le déménagement de la galerie en 1925 à l’angle de la rue du Faubourg-Saint-Honoré et de l’avenue Matignon, où elle se trouvait il y a peu encore.

Parallèlement à son activité de marchand d’art – elle a promu quelques-uns des maîtres de l’art moderne et exposait jusqu’à sa fermeture des tableaux et sculptures d’artistes d’après guerre –, la galerie s’était lancée dans l’édition : en 1914, elle a été l’une des premières à éditer un livre sur Paul Cézanne. Elle a également publié le catalogue raisonné de Pierre Bonnard (1973), celui de Renoir (2010) ou encore de Modigliani (2015). « Cette activité d’édition, je vais la reprendre dans quelque temps », a annoncé l’ancien P.-D.G.

Si le stock de la galerie a déjà été en partie dispersé, pour l’heure personne ne sait qui s’installera dans les lieux. « Quoi qu’il en soit, le nom “Bernheim-Jeune” ne sera pas repris, dans la mesure où il ne faut pas qu’il soit galvaudé », a indiqué Guy-Patrice Dauberville.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°517 du 15 février 2019, avec le titre suivant : Fermeture de la galerie Bernheim-Jeune

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