Londres

David Grob à la tête de Pace-Wildenstein

Par Roger Bevan · Le Journal des Arts

Le 1 septembre 1994 - 470 mots

Le siège de Wildenstein dans New Bond Street sera le lien entre New York et l’Europe.

LONDRES - En 1993, le grand marchand d’art contemporain new-yorkais Pace s’est associé à Wildenstein, spécialiste des maîtres anciens et de l’impressionnisme français. On croyait alors que l’objectif prioritaire des nouveaux partenaires était de fonder une nouvelle galerie à Los Angeles. Or, bien qu’ils continuent à prospecter dans ce sens sur la Côte Ouest, un fait nouveau vient de se produire qui aura d’importantes implications sur le marché de l’art contemporain à Londres et en Europe : il s’agit de la nomination de David Grob – fondateur de la galerie qui porte son nom, directeur de Mayor-Rowan et fondé de pouvoir de Henry Moore Estate – pour piloter les opérations de Pace-Wildenstein à Londres.

Les premiers pourparlers entre David Grob et Arnold Glimcher, président de Pace, ont eu lieu à New York en décembre 1993, lorsque la galerie a présenté une exposition de dessins du legs Henry Moore. Les négociations se sont achevées en juin 1994 : M. Grob prend en charge la galerie Pace-Wildenstein qui sera installée au siège de Wildenstein-Londres, dans New Bond Street, au début de ce mois. David Ellis-Jones garde sa place comme directeur de Wildenstein qui continuera ses activités propres indépendamment de Pace-Wildenstein.

Arata Isozaki sollicité
Pour commencer, les visiteurs ne remarqueront aucun changement, mis à part le réaménagement des bureaux où David Grob a créé une salle d’exposition privée pour présenter les principales toiles de l’association, dont les réserves sont sans rivales. Mais l’architecte japonais Arata Isozaki s’est vu commander un projet pour remodeler les grandes salles du rez-de-chaussée et pour créer des espaces d’exposition dans les vastes sous-sols, actuellement utilisés pour entreposer les œuvres. Les travaux commenceront vraisemblablement dans les premiers mois de 1995. Si tous les permis de construire et d’aménagement sont bien obtenus, un intérieur moderne viendra remplacer les actuels murs tendus de velours, juste à temps pour le lancement d’un ambitieux programme d’expositions en septembre 1995.

En poussant activement ses plans de réorganisation de la galerie Wildenstein dans New Bond Street, Pace-Wildenstein saisit l’occasion d’utiliser Londres comme relais vers une Europe où Pace n’a pas établi de liens privilégiés avec les marchands d’art pour promouvoir ses artistes. Pace commence toutefois à les exposer, en participant aux foires de Madrid et de Bâle. En retour, David Grob va essayer d’attirer six grands artistes européens dans la nouvelle galerie de Londres – mais il n’a pas voulu en dévoiler les noms au stade actuel du projet.

À propos du conflit potentiel avec les galeries de Londres qui représentent déjà les artistes de Pace, David Grob a souligné que les choix des artistes étaient naturellement prioritaires ; il comprendrait fort bien que certains peintres ou sculpteurs préfèrent garder leurs anciens contrats plutôt que d’exposer dans sa nouvelle galerie.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°6 du 1 septembre 1994, avec le titre suivant : David Grob à la tête de Pace-Wildenstein

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