Belgique - Foire & Salon

FOIRE D’ART ET D’ANTIQUITÉS

Brafa 2022 : nouvelles dates, nouvel écrin

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 20 juin 2022 - 863 mots

BRUXELLES / BELGIQUE

Programmée habituellement en janvier sur le site de Tour & Taxis, la foire bruxelloise change de décor et de saison, tout en resserrant son format.

Vue générale de la Brafa 2022. © Fabrice Debatty
Vue générale de la Brafa 2022.
© Fabrice Debatty

Bruxelles. La dernière Brafa ? C’était en janvier 2020. Depuis, la pandémie est passée par là, avec son lot de reports et d’annulations, même si, pour remédier au manque, les organisateurs de la foire bruxelloise avaient proposé une alternative en lieu et place de l’édition physique de 2021, « Brafa in the galleries ». En novembre dernier, la situation sanitaire était si catastrophique que l’ASBL Foire des antiquaires de Belgique, l’organisateur de l’événement, avait décidé d’annuler l’édition prévue en janvier. Finalement, l’ASBL a revu sa copie et annoncé mi-décembre que la foire se tiendrait en juin – une première –, du 19 au 26, et dans un nouveau lieu : Brussels Expo, sur le plateau du Heysel. Ce changement de localisation intervient à la suite de modifications sur l’ancien site de Tour & Taxis, notamment la réduction de l’espace des parkings.

Pour cette 67e édition, 115 galeries ont été sélectionnées, contre 133 en 2020. « Brussels Expo dispose de 12 palais, mais, pour des raisons de conjoncture, nous n’en avons loué qu’un et demi – à l’avenir, nous aurons la possibilité de nous agrandir, contrairement à Tour & Taxis. Nous avons donc 10 % d’exposants en moins », explique Harold t’Kint de Roodenbeke, aux commandes de la manifestation, avant d’ajouter : « Ceci est volontaire. Nous avons souhaité être prudents, préférant avoir 115 très beaux stands pour notre galop d’essai dans ce nouvel endroit. Nous avons essayé d’avoir la manifestation la plus proche possible de la Brafa classique au vu des contraintes actuelles, avec toutes les autres foires qui ont lieu en même temps. »

Près d’une cinquantaine de marchands ne reviennent pas cette année ; une douzaine d’entre eux ont opté pour Tefaf à Maastricht qui se tient quasiment aux mêmes dates (du 25 au 30 juin). Trop périlleux pour eux de participer à deux foires en même temps, sur le plan des équipes, de la logistique, du stock… Des structures plus importantes, à l’instar des galeries parisiennes Berès, Hélène Bailly, Brame & Lorenceau, De Jonckheere ou encore Axel Vervoordt (Anvers), seront en revanche présentes dans les deux événements.

42 Belges et 32 Français

En tout, 15 nationalités sont représentées, les Belges et les Français restant toutefois majoritaires puisqu’ils sont respectivement 42 et 30 participants, tandis que l’événement couvre 20 spécialités différentes allant de l’archéologie à l’art contemporain en passant par la peinture ancienne, le mobilier, la sculpture, les bijoux, les arts asiatiques et premiers ou encore la tapisserie et la bande dessinée ; l’art moderne semble prendre le pas sur l’art ancien.

À côté des fidèles comme Didier Claes (Ixelles) qui présente l’exposition « Nkisi », comprenant une statuette zoomorphe, RDC (80 000 €, [voir ill.]), la Galerie Mathivet (Paris) apporte une commode d’André Arbus, vers 1935, en parchemin et bois laqué (60 000 €), et Rodolphe Janssen (Bruxelles), une gravure sur bois de Gert & Uwe Tobias, Untitled, 2021, éd. 2/2 (44 000 €). Fidèles également : Costermans & Pelgrims de Bigard (Bruxelles) ; N. Vrouyr (Anvers), spécialisé dans le tapis et qui n’a jamais manqué une seule édition depuis plus de soixante ans ; Stern Pissarro (Londres) ou encore Klaas Muller (Bruxelles). Tandis que 23 nouvelles enseignes intègrent l’événement, trois font leur retour, à l’instar de la Galerie Dutko (Paris) et de Benjamin Proust (Londres). Parmi ces nouvelles venues, cinq avaient cependant participé à la manifestation « Brafa in the galleries », tels Igra Lignum Antiquités (Dompierre, Suisse), qui expose une paire de chaises, époque Louis XV, de Jean-Baptiste Boulard, réalisées pour le baron de Champlost au château de Compiègne (65 000 €), ou Jordi Pascual (Barcelone), qui présente une œuvre de Dalí, Campanas de azúcar (Sugar bells), 1970.

Autres nouvelles recrues : les galeries françaises Dina Vierny – les petits-fils de la galeriste, Pierre et Alexandre Lorquin, viennent de prendre la suite de leur père ; Kevorkian, spécialisée dans les arts de l’Orient ancien, un domaine qui était jusqu’alors absent de la foire, et la galerie d’art contemporain La Forest Divonne. Parmi les étrangers figurent le Viennois Florian Kolhammer, qui se concentre sur le Jugendstil, l’Art déco et le design ; la Zidoun-Bossuyt Gallery, laquelle, basée au Luxembourg, à Dubaï et bientôt à Paris, axe sa présentation sur les artistes africains émergents et les créateurs afro-américains comme Jeff Sonhouse (1968) et David Hammons (1943), ou encore la galerie londonienne Giammarco Cappuzzo Fine Art, spécialisée dans les maîtres anciens, notamment caravagesques, du XVIIe siècle. Pour l’occasion, elle expose Suzanne et les vieillards d’Ottavio Vannini, vers 1615 (autour de 300 000 €, [voir ill.]).

La Brafa a cette année pour invité d’honneur le Belge Arne Quinze. S’inspirant des nombreuses espèces de plantes et fleurs de son jardin, ses œuvres monumentales – toiles florales et installations multicolores – sont disséminées à travers la foire. C’est également lui qui a imaginé le tapis qui orne le sol de l’exposition.

Pour l’heure, les organisateurs ne savent pas si le créneau de juin sera conservé lors des prochaines éditions. « Nous verrons déjà comment va se passer celle-ci et prendrons aussi en compte l’évolution de la crise sanitaire », indique le président.

Brafa Art Fair,
du 19 au 26 juin, Brussels Expo, Heysel, halls 3 & 4, www.brafa.art

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°591 du 10 juin 2022, avec le titre suivant : Brafa 2022 : nouvelles dates, nouvel écrin

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