Les ventes d’art impressionniste et moderne de Christie’s et Sotheby’s Londres progressent de plus de 30 %

Par Marie Potard · lejournaldesarts.fr

Le 8 février 2013 - 727 mots

LONDRES (ROYAUME-UNI) [08.02.13] - Le produit total des ventes des deux maisons réunies s’élève à 257,4 millions de livres frais compris (297,4 millions d’euros). C’est plus qu’en 2012 (194,6 millions de livres) et c’est un record. La plupart des oeuvres mises en vente ont trouvé preneur.

Pour leurs très attendues vacations du soir d’art impressionniste, moderne et surréaliste, Christie’s et Sotheby’s ont mis en vente 135 lots et sont reparties avec seulement 14 % d’invendus.

Un spécialiste du secteur rapporte que "ce sont des résultats de bonne tenue, surtout en cette période économiquement difficile. C’est une valeur refuge".

Les deux maisons de ventes sont allées au-delà de leurs estimations basses. Christie’s, obtient 120 millions de livres hors frais (136,4 millions frais compris) pour une estimation basse de 89,8 millions de livres ; contre 107 millions hors frais pour Sotheby’s (121 millions avec frais) pour une estimation basse de 102 millions de livres.

Les chefs-d’œuvre mis en avant par les maisons de ventes ont trouvé preneur, sans grosse surprise toutefois. L’enchère la plus haute de ces ventes londoniennes est allée au portrait de Marie-Thérèse Walter par Picasso, Femme assise près d’une fenêtre, 1932, acquis par un enchérisseur au téléphone pour 28,8 millions de livres frais compris (33,2 millions d’euros) soit 25,5 millions de livres hors frais (estimation 25 à 35 millions). C’est mieux qu’en 1997 où il avait déjà été adjugé chez Christie’s 10,5 millions de dollars (en valeur réactualisée) soit 6,6 millions de livres. Pour son lot phare, Jeanne Hébuterne (au chapeau), 1919, d’Amedeo Modigliani, qui représente sa muse et compagne dans une composition résolument très moderne, Christie’s a récolté 26,9 millions de livres frais compris pour une estimation de 16 à 22 millions d’euros (prix marteau : 24 millions). Le portrait était depuis 2006 en possession d'un collectionneur privé de New York qui l'avait acquis pour 16,3 millions de livres.

Pour Sotheby’s, les prix atteints sont généralement restés dans la fourchette de leurs estimations. Liebespaar (Selbstdarstellung mit Wally), 1914, d’Egon Schiele, provenant du Leopold Museum de Vienne, a réalisé 7 millions de livres hors frais pour une estimation de 6,5 à 7,5 millions de livres. C’est un record pour une œuvre sur papier de l’artiste. Femme rêvant de l’évasion de Joan Miró, issu de la collection Miriam et Ira D. Wallach part même en dessous de son estimation basse fixée à 8 millions puisqu’il est échangé pour 7,5 millions de livres (hors frais). Son autre tableau, Le Fermier et son épouse, est adjugé 5 millions de livres hors frais (est.5,5 à 7,5 millions). Le Portrait de Madame Harrisson Williams, par Salvador Dalí, atteint son estimation haute avec 2 millions de livres hors frais. Quant à Claude Monet, Nymphéas avec reflets de hautes herbes, déçoit un peu puisque 9 millions de livres frais compris ont été atteint alors que la maison de ventes en attendait entre 12 et 18 millions. Selon Thierry Picard, spécialiste du domaine, "c’était un tableau un peu difficile de par sa grande taille" (130 x 200 cm). En revanche, Le Givre à Giverny (1885), du même artiste, bat le record pour un paysage enneigé à 8,7 millions de livres (est. 4 à 6 millions de livres). Une bonne surprise également avec Après le bain (femme s’essuyant), un pastel d’Edgar Degas, qui s’est envolé à 6,8 millions de livres hors frais (est. 2,5 à 3,5 millions de livres).

Du côté de Christie’s, les plus fortes enchères dépassent les estimations hautes. C’est le cas pour l’œuvre de Pierre-Auguste Renoir, L’ombrelle, qui s’est envolée à 9,7 millions de livres (est. 4 à 7 millions) et Nu accroupi de, Pablo Picasso, parti à 7,3 millions de livres pour une estimation haute de 5 millions. De même, Après le déjeuner, de Berthe Morisot, atteint 6,9 millions de livres (est. 3 à 5 millions), la plus importante somme jamais adjugée en vente publique pour une œuvre de l’artiste.

Toutefois, Christie’s n’a pas réussi à vendre le lot phare de sa vente d’art surréaliste, L’Echelle de l’évasion (1939), de Joan Miró estimé 5 à 8 millions de livres. Elle réalise quand même un bon chiffre d’affaires pour cette vente (38 millions de livres) et a trouvé des enchérisseurs pour le 9 œuvres de René Magritte, dont Le Plagiat, pour la première fois proposé aux enchères et parti à 5,2 millions de livres pour une estimation de 2 à 3 millions.

Légende photo

Amedeo Modigliani (1884-1920) - Jeanne Hébuterne (au chapeau) (1919) - huile sur toile - 92 x 54 cm - vente du 6 février 2013 chez Christie's Londres - Estimation 16 / 22 millions £ - Adjugé 26.921.250 £ - Photo www.christies.com

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