Intelligence artificielle (IA) - Nouvelles technologies

Paris-1er

Une cartographie critique de l’IA

Jeu de paume – Jusqu’au 21 septembre

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 21 mai 2025 - 319 mots

XXIe Siècle -  L’usage de l’intelligence artificielle (IA) par les artistes va croissant.

De toutes parts, publications et expositions se démultiplient. Dans ce contexte « Le monde selon l’IA », au Jeu de paume est l’exposition à ne pas manquer pour la profondeur du propos, les choix des travaux d’artistes et les explications données à travers des vitrines de ce que recouvre l’histoire de l’IA, plus longue qu’on ne l’imagine et dont certains termes sont obscurs. « Car il est important de comprendre l’IA si on ne veut pas la subir, et je pense que dans ce sens, les artistes sont à l’avant-garde dans la tentative de comprendre comment l’IA transforme notre relation visuelle et iconique avec le monde », souligne Antonio Somaini, commissaire général de l’exposition et professeur de théorie du cinéma, des médias et de la culture visuelle à l’Université Sorbonne Nouvelle. Dans ce sens, la cartographie critique de l’IA de la chercheuse australienne Kate Crawford, et de l’artiste visuel serbe Vladan Joler est impressionnante de précisions. Développée sur deux murs, elle donne la mesure matérielle et environnementale, vertigineuse et foisonnante, de ses extensions, ramifications et incidences sur la société, l’économie, la science, l’art et la culture, et les opérations militaires, au travers des entreprises qui président à son développement. Devant elle, on prend conscience de la nouvelle carte du monde qui se dessine. Les portraits hallucinatoires de créatures monstrueuses de l’artiste et géographe américain Trevor Paglen sont tout aussi impressionnants, issus de modèles d’IA générative dite « GAN », métaphore du capital et du capitalisme, ou encore le film documentaire Mechanical Kurd de la réalisatrice allemande Hito Steyerl, qui enquête sur « les travailleurs du clic » opérant depuis des camps de réfugiés au Kurdistan. À ces visées critiques, d’autres œuvres s’emparent des modèles de l’IA pour transformer la relation au passé, à l’Histoire et aux archives. Ce qui génère chez Grégory Chatonsky, une Quatrième Mémoire, film autofictionnel envoûtant sur les autobiographiques fictives de l’artiste.

« Le monde selon l’IA »,
Jeu de paume, 1, place de la Concorde, Paris-1er, www.jeudepaume.org

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°786 du 1 juin 2025, avec le titre suivant : Une cartographie critique de l’IA

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