Art ancien

Un saint au Palais des papes

Avignon accueille cet été la tapisserie de saint Étienne

Par Nathalie Jérosme · Le Journal des Arts

Le 13 juin 1997 - 378 mots

Le Palais des Papes d’Avignon présente "en continu", pour la première fois depuis 1880, les douze pièces tissées de La légende de saint Étienne. En réponse à cet événement exceptionnel, le Musée du Petit Palais rassemble, sur le thème des étoffes précieuses médiévales, 25 œuvres issues de la collection Campana.

AVIGNON. L’immense tapisserie dédiée au premier martyr de la religion chrétienne a été commandée vers 1500 pour servir de tenture de chœur à la cathédrale d’Auxerre. Cet été, elle retrouve sa fonction première, puisqu’elle est exposée dans la Grande chapelle du Palais des papes avec quelque 80 objets d’art de la même époque, sortis des réserves du musée pour l’occasion. Ce rapprochement cherche à mettre en évidence les principaux codes de représentation des XVe et XVIe siècles, afin de faciliter la lecture de la tapisserie. Celle-ci raconte, en 23 épisodes, la vie du saint, la découverte miraculeuse de son corps trois siècles plus tard et son transport épique vers Rome. La multiplication des ruptures narratives rend aujourd’hui ce récit complexe à déchiffrer, alors qu’au Moyen-Âge, la légende de saint Étienne était bien connue des fidèles. Grâce à ce parcours pédagogique, le public devrait mieux comprendre la mentalité et les croyances de l’homme médiéval. Parallèlement, au Musée du Petit Palais, 25 tableaux italiens du Moyen Âge et de la Renaissance, choisis pour la qualité de leurs représentations textiles, dialoguent avec un ensemble de riches étoffes. L’exposition, organisée en sept sections thématiques – aux titres évocateurs de Toiles et Voiles d’atour, La Tentation de l’Orient, Le Bestiaire médiéval… – montre combien les peintres médiévaux étaient fascinés par les tissus précieux, dont ils s’appliquaient à reproduire les motifs à grand renfort d’or. Lorsqu’à la Renaissance, la peinture s’affirme comme l’art majeur et noble par excellence, les artistes délaissent ce genre d’imitation minutieuse et littérale au profit de recherches plus générales sur les matières et les volumes, dont ils rendent compte par une technique proprement picturale.

HISTOIRES TISSÉES, LA LÉGENDE DE SAINT ÉTIENNE, 14 juin-28 septembre, Palais des Papes, 2 place du Palais des Papes, Avignon, tél. 04 90 27 50 74. Tlj 9h-18h.
HISTOIRES TISSÉES, BROCARTS CÉLESTES, 14 juin-28 septembre, Musée du Petit Palais, Palais des archevêques, Avignon, tél. 04 90 86 44 58. Tlj sf mardi et jours fériés, 9h-19h.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°40 du 13 juin 1997, avec le titre suivant : Un saint au Palais des papes

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