Sucrière, Musée d’art contemporain et divers lieux - Lyon (69)

Un Lyon remis sur pied

Jusqu’au 31 décembre 2011

Par Frédéric Bonnet · L'ŒIL

Le 12 octobre 2011 - 312 mots

La 11e édition de la Biennale de Lyon est satisfaisante à plus d’un titre. En premier lieu, loin de considérations dictées par le marché, elle apparaît comme un terrain parsemé de nombreuses découvertes.

D’origine argentine, la commissaire invitée, Victoria Noorthoorn, y a bien évidemment mis nombre d’artistes latino-américains à l’honneur, mais pas seulement, comme le montre un important bataillon de créateurs en provenance d’Europe de l’Est notamment.

Par-delà, c’est la vision du monde mise en musique par la commissaire qui interpelle. Loin des discours réducteurs, Noorthoorn n’hésite pas, à l’image du titre qu’elle a emprunté au poète irlandais Yeats, « Une terrible beauté est née », à surfer sur les oppositions et les visions contradictoires. L’exposition navigue ainsi entre le rationnel et son contraire, l’exploration du monde la plus concrète et des échappées dans l’imaginaire, des visées idéalistes voire utopiques et des regards sans concession. Bref, elle y affiche un goût certain pour la contradiction !

Évidemment, avec soixante-dix-huit artistes invités, tout n’est pas d’égale qualité, mais globalement l’accrochage fait montre de précision, particulièrement au Musée d’art contemporain. Entre des espaces saturés et d’autres traités avec plus de légèreté se détachent notamment, dans des registres très différents, les installations de Cildo Meireles, Eva Kotátkova, Sarah Rapson ou le beau film de Laurent Montaron. Un peu plus brouillonne par endroits, la Sucrière privilégie comme à l’accoutumée des installations assez amples. Eduardo Basualdo et Robert Kusmirowski s’y imposent. De même que quelques très intrigantes vidéos de François Bucher, Julien Discrit, Aurélien Froment ou Javier Téllez.

Même s’il est excentré, le site de l’usine T.A.S.E. mérite toutefois le déplacement. Si les travaux rassemblés à l’intérieur n’ont rien d’indispensable, il ne faut surtout pas manquer les installations extérieures de Lucia Koch et Jorge Macchi.

Voir : Biennale d’art contemporain de Lyon

La Sucrière, Fondation Bullukian, Musée d’art contemporain de Lyon et l’Usine T.A.S.E., www.biennaledelyon.com, jusqu’au 31 décembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°640 du 1 novembre 2011, avec le titre suivant : Un Lyon remis sur pied

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