Restauration

Un cupidon caché dans une peinture de Vermeer refait surface

Par Antonin Gratien · lejournaldesarts.fr

Le 9 mai 2019 - 315 mots

DRESDE / ALLEMAGNE

Longtemps dissimulé sous une couche de peinture, l’enfant ailé est dévoilé dans une version restaurée de la toile.

Détail de la restauration de La liseuse à la fenêtre de Johannes Vermeer montrant le cupidon
Détail de la restauration de La liseuse à la fenêtre de Johannes Vermeer montrant le cupidon
Photo Wolfgang Kreische
© SKD

Le cupidon de Vermeer attendait caché depuis près de trois siècles et demi. Pour la première fois, on peut désormais le voir en haut à droite de La Liseuse à la fenêtre (c. 1658). La couche de peinture qui le masquait a été retirée à la suite récentes analyses. Elles démontraient que la dissimulation de cette partie de la toile était postérieure au décès du peintre néerlandais. 

La liseuse à la fenêtre de Johannes Vermeer en cours de restauration
La liseuse à la fenêtre de Johannes Vermeer en cours de restauration
Photo Wolfgang Kreische
© SKD
Johannes Vermeer, <em>La liseuse à la fenêtre</em>, c.1658, 83 x 64 cm, huile sur toile
La liseuse à la fenêtre de Johannes Vermeer avant sa restauration, c.1658, 83 x 64 cm, huile sur toile
© Gemäldegalerie Alte Meister / Staatliche Kunstsammlungen Dresden

 

L’œuvre restaurée est visible jusqu’au 16 juin au Gemaldegalerie Alte Meister (Allemagne).

Le cupidon de La Liseuse à la fenêtre avait été découvert il y a 40 ans, grâce à un passage aux rayons X. Jusqu’en 2018, les experts croyaient que Vermeer lui-même avait camouflé la figure mythologique qui surplombait sa liseuse.

Des tests récents ont toutefois contredit cette théorie. L’expertise de l’Académie des beaux-arts de Dresde a prouvé que la couche de peinture utilisée pour dissimuler la divinité avait été ajoutée des décennies après que la toile a été terminée. 

Aussi début 2018, le Gemaldegalerie Alte Meister a décidé de rétablir le tableau dans son état d’origine. 

S’il est vrai que Vermeer est célèbre pour la quiétude de ses scènes de genre, il est également vrai que le peintre baroque est connu pour y avoir parfois essaimé des métaphores érotiques. Ainsi des faïences représentant Cupidon, arc bandé, au bas de La Laitière. Ainsi des toiles du même dieu romain dans La leçon de musique interrompue (1659), Une dame debout au virginal (1672) et La Liseuse à la fenêtre.  

Le Gemaldegalerie Alte Meister expose cette toile depuis 1955 dans sa section des vieux maîtres néerlandais. L’actuelle version de l’œuvre n’est pas entièrement dans son état d’origine - seule la moitié du Cupidon est visible. Les travaux de restauration reprendront en juin, pour s’achever d’ici un an selon les experts.
 

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