Un autre Jackson Pollock

Jackson Pollock (1912-1956) peintre figuratif, voici une image peu habituelle de cet artiste nord-américain avant tout mondialement reconnu pour ses drip painting, ses peintures abstraites réalisées pendant une courte période, entre 1947 et 1950, exécutées en projetant la peinture sur une toile disposée à plat sur le sol.
Rolling Hills (1934), un ondoyant paysage vallonné, est clairement influencé par le régionalisme défendu par son professeur, Thomas Hart Benton. Les peintres mexicains Diego Rivera, Alfaro Siqueiros et José Clemente Orozco apparaissent également comme d’importantes références. Naked Man with Knife (vers 1938-1940) en témoigne. Ce tableau renvoie également au vécu violent de l’homme déjà confronté à l’alcoolisme. Parmi les cent trois œuvres « hors normes » de Jackson Pollock présentes dans l’exposition, des « dessins psychanalytiques » présentés par l’artiste à son thérapeute alors qu’il tente de combattre sa dépendance à l’alcool laissent parfois percer une forte influence de Picasso, en particulier de Guernica, découvert en 1939. On peut malheureusement déplorer un accrochage trop serré de ces œuvres sur papier. Dans la dernière salle, les évocations de fragments de corps et de visages des peintures ultimes réalisées entre 1950 et 1953, donc postérieures à la période « dripping », incarnent le puissant retour de l’artiste à la figuration. Oui, Jackson Pollock est aussi un peintre figuratif, contrasté et dense !