Se noyer dans la peinture

Yves Oppenheim rejoint Gaston Chaissac à Nantes

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 8 juillet 1998 - 329 mots

La saison à Nantes s’annonce picturale. Le Musée des beaux-arts présente une importante rétrospective de l’œuvre de Gaston Chaissac, tandis que la peinture contemporaine d’Yves Oppenheim se déploie dans la Salle Blanche.

NANTES - La naissance d’une vocation artistique tient souvent à d’heureuses coïncidences. Ainsi, né à Avallon, Gaston Chaissac (1910-1964) doit son éveil à la création plastique à un séjour à Paris chez son frère, en 1936. Il habitait en effet au 38 rue Henri-Barbusse, dans le Ve arrondissement, le même immeuble qu’Otto Freundlich et Jeanne Kosnick-Kloss. Dans une lettre adressée à Julien Lanoë, président de la Société des Amis du musée de Nantes, en 1949 – rapportée par Claude Allemand-Cosneau dans le catalogue de l’exposition –, Chaissac se demandait explicitement si l’“art [de Picasso, ndlr] et le mien n’auraient pas été “provoqués” par l’œuvre d’Otto Freundlich”.

Le hasard a bien fait les choses, telle peut être la conclusion du visiteur au terme de la plus grande rétrospective jamais organisée de l’œuvre de Chaissac. Pas moins de deux cent trente œuvres permettent de découvrir des créations inédites ou de redécouvrir des toiles, mais aussi des dessins, des bois peints, des collages, des pastels, et même des terres cuites de cet artiste souvent associé à l’Art brut. Gaston Chaissac a, en son temps, dépassé l’opposition entre figuration et abstraction. Les grandes toiles d’Yves Oppenheim (Madagascar, 1948), colorées et nerveuses, voire brutales, semblent également jouer sur les deux tableaux avec des compositions quasi abstraites aux titres pourtant sans appel : Échelle, Poissons, Fruits, Lit… À moins, comme le suggère le critique Christian Besson, que “tous (soient) pris, immergés, dans un élément qui les noie”.

GASTON CHAISSAC 1910-1964, jusqu’au 27 septembre, Musée des beaux-arts, 10 rue Georges-Clemenceau, 44000 Nantes, tél. 02 40 41 65 50, tlj sauf lundi 10h-18h, vendredi 10h-21h, dimanche 11h-18h. Catalogue, 372 p., 200 ill. coul., 220 F.
YVES OPPENHEIM, jusqu’au 31 août, Salle Blanche, Musée des beaux-arts de Nantes. Catalogue, 40 p., 11 ill. coul., 80 F.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°64 du 8 juillet 1998, avec le titre suivant : Se noyer dans la peinture

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