Art contemporain

Panamarenko and Co.

Mystère et poésie à la Fondation Cartier.

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 9 mai 1998 - 313 mots

Bardée de croisillons sensés stabiliser le bâtiment, la Fondation Cartier pour l’art contemporain rouvre – heureuse coïncidence – avec une exposition monographique de Panamarenko, le roi du bricolage en tout genre.

PARIS - Panamarenko n’a pas hésité à installer dans la grande salle du rez-de-chaussée de la Fondation Cartier un énorme ballon dirigeable, gonflé en permanence grâce à une pompe à air, qui se cogne çà et là à la structure du bâtiment. L’artiste anversois a en effet lui-même choisi les pièces qu’il présente boulevard Raspail et a réuni, autour de cet Aeromodeller, pièce quasi mythique datant de 1969-1971, un ensemble d’œuvres récentes. L’exposition est centrée autour de ses créations “aériennes” et “aquatiques”, de l’hélicoptère individuel à adapter sur son propre corps à Ferro Lusto X – une soucoupe volante de plus de sept mètres de diamètre –, de Noord-zee – une machine permettant de marcher sur l’eau – au sous-marin en acier construit en 1996. Entre “Géo Trouvetou” et un Léonard de Vinci post-moderne, Panamarenko n’a de cesse d’imaginer les machines les plus folles, dont la plupart fonctionnent d’ail­leurs vraiment. À la fois inspirées par quelque insecte im­probable et sorties tout droit d’une imagination enfantine, ces pièces hors normes viennent peupler un univers particulièrement poétique.

Poésie et sensibilité imprègnent également les travaux de Francesca Woodman exposées au sous-sol de la Fondation. Les photographies de la jeune femme, qui s’est suicidée en janvier 1981 à l’âge de vingt-deux ans, sont révélées ici au public français. Tout un monde mélancolique, mystérieux et à la sensualité exacerbée apparaît dans ces clichés en noir et blanc. Le contraste avec les œuvres peu convaincantes de Gérard Deschamps, présentées dans les salles adjacentes, n’en est que plus terrible.

PANAMARENKO, LA GRANDE EXPOSITION DES SOUCOUPES VOLANTES, jusqu’au 31 mai, Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261 boulevard Raspail, 75014 Paris, tél. 01 42 18 56 51, tlj sauf lundi 12h-20h.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°60 du 9 mai 1998, avec le titre suivant : Panamarenko and Co.

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