Photo - En 2001-2002, deux photojournalistes se partageaient les espaces de la Maison européenne de la photographie (MEP) : Don McCullin (né en 1935) avec son travail couvrant ses quarante ans de photographies de guerre et Marie-Laure de Decker (1947-2023), de ses portraits de Luis Buñuel, Marcel Duchamp, Orson Welles ou Catherine Deneuve à ses reportages au Vietnam, au Chili, en Afrique et en Bosnie avec, en fin de parcours, des photographies de la région du Tarn où elle s’était installée après avoir décidé de mettre un terme à sa carrière de photojournaliste.
La rétrospective sur deux étages que lui consacre aujourd’hui la MEP, deux ans après sa mort, développe presque tous ces pans – les photographies sur le Tarn sont absentes –, d’une autre manière, à la suite du travail mené dans les archives de la photographe par Victoria Aresheva, chargée de production au sein de l’établissement et commissaire de l’exposition. Le titre choisi, « Marie-Laure de Decker. L’image comme engagement », forme le fil directeur d’un propos qui rompt avec la chronologie de la première rétrospective pour privilégier les conflits et les causes qu’elle a photographiés. L’ouverture sur le Vietnam, premier reportage qui l’a intronisée à l’agence Gamma, suivi du reportage sur la réunification du Yémen, sur le Tchad et l’affaire Claustre, et sur la Bosnie expriment ce qui a attiré son regard, sa détermination et son attachement à l’Afrique où elle a passé une partie de son enfance. En creux, c’est toute une époque du photojournalisme qui se raconte, notamment celle de l’agence Gamma dans laquelle Marie-Laure de Decker rêvait d’entrer alors que peu de femmes en faisaient partie. C’est également plus largement aux années 1970-1980 que renvoient ses images, période marquée aussi par les luttes au Chili contre Pinochet, en Afrique du Sud contre l’apartheid ou en France. Ce portrait d’une photojournaliste en prise avec son époque, de surcroît d’une grande beauté, aurait toutefois gagné à être plus resserré dans sa sélection de photographies.
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Marie-Laure de Decker, du Vietnam à la Bosnie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°788 du 1 septembre 2025, avec le titre suivant : Marie-Laure de Decker, du Vietnam à la Bosnie





