Chercheuse indépendante, elle est à l’origine de l’exposition « Berthe Weill » à l’Orangerie. Fondatrice des archives Berthe-Weill, elle publie une biographie et les mémoires de cette galeriste des avant-gardes.
Un jour, alors que je cherchais un sujet de mémoire pour mon master, on me raconte une anecdote : Berthe Weill, dans sa toute petite galerie, accroche sur une corde des toiles encore humides de Picasso ou Matisse avec des pinces à linge. Courageuse, très drôle, cette femme m’a aussitôt happée. Je n’arrivais pas à comprendre la négligence des historiens à l’égard de cette marchande qui avait joué un rôle central dans la vie de nombreux artistes de l’avant-garde. Après mon master, j’ai écrit une première biographie parue en 2011, et compris qu’il fallait reconstituer ses archives pour mieux l’étudier.
J’ai tout financé seule, enchaînant les petits boulots sans partir en vacances pour acheter les archives qui apparaissaient sur le marché. En menant un travail de veille, en nouant des relations avec les collectionneurs et les libraires, j’ai réussi à acquérir toute la programmation de la galerie de 1901 à 1941, beaucoup de photographies et de correspondances. En apprenant, par exemple, à reconnaître les écritures des différents marchands au dos des tableaux, j’ai développé une expertise pour la provenance des œuvres, et je reçois aujourd’hui énormément de demandes de consultation de ces archives. Par ailleurs, en plus de la biographie que je viens de publier chez Flammarion, j’ai réédité les mémoires de Berthe Weill, Pan !… dans l’œil…, aux éditions Bartillat, en listant pour la première fois toutes ses expositions. Avec ces ouvrages, les historiens d’art, professionnels, institutionnels disposent désormais d’outils complets pour parler d’elle.
C’est le fruit de dix-sept ans de travail ! Très vite, en identifiant les tableaux qu’elle avait présentés dans sa galerie, j’ai eu ce projet. J’ai ainsi mené un important travail d’identification et de localisation des œuvres, noué des relations avec un certain nombre de collectionneurs dont les tableaux étaient passés par sa galerie. Cependant, pour monter une exposition d’envergure, il me fallait un partenariat avec de grandes institutions. Je me réjouis de l’enthousiasme suscité à New York, à Montréal et maintenant à Paris.
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Marianne Le Morvan : « Courageuse, très drôle, Berthe Weill m’a aussitôt happée »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°791 du 1 décembre 2025, avec le titre suivant : Marianne Le Morvan : Courageuse, très drôle, Berthe Weill m’a aussitôt happée





