Art contemporain - Intelligence artificielle (IA)

Tourcoing (59)

L’IA s’expérimente au Fresnoy

Le Fresnoy – Jusqu’au 4 janvier 2026

Par Stéphanie Lemoine · L'ŒIL

Le 27 octobre 2025 - 363 mots

Art Contemporain -  Réunissant chaque année les travaux des étudiants du Fresnoy et de leurs professeurs-artistes invités, l’exposition « Panorama » offre toujours une stimulante saisie de la jeune création cinématographique et artistique contemporaine.

Sous le regard de Dirk Snauwaert, commissaire de cette édition, « Panorama 27 » vient d’abord souligner, juste avant la nomination de la personne qui succédera à son fondateur Alain Fleischer, ce qui fait la singularité du Studio national des arts contemporains : son approche d’un cinéma élargi aux nouvelles technologies. Pour ce faire, le directeur du centre d’art contemporain Wiels (Bruxelles) a opté pour une scénographie décloisonnée où l’on progresse par thèmes, depuis les mutations du vivant jusqu’à la conflictualité du monde contemporain. Alors que les films produits chaque année sont généralement relégués, sauf présentés sous forme d’installation, à la périphérie de la nef centrale, ils viennent ici charpenter le parcours. Au gré de la visite, on découvre par exemple, sur grand écran et dans un fauteuil de cinéma, le film d’animation conçu par Vinciane Despret (née en 1959) et Lou Le Forban (née en 1997) (Où qu’ils soient / où vont les gens qui meurent), une dystopie de Thomas Pendeliau (né en 1989) articulant prises de vues réelles et images générées par l’IA (The Body Multiple) et un court métrage en noir et blanc du Colombien Daniel Duque (né en 1999) où affleurent douleur de l’exil et violence du pays d’origine (Pacifico). Ces diverses modalités du médium cinématographique se combinent à une série d’œuvres hybrides, entre film, dessin, sculpture, performance et installation. Un trait commun rassemble nombre d’entre elles : l’usage de l’intelligence artificielle. Au Fresnoy, celle-ci tient à la fois lieu d’outil et de thématique. Elle génère aussi bien le Jardin des mutations de Hicham Berrada (né en 1986) que l’installation Magia comestibilis, où Nazif Can Akçali (né en 1996) explore les aliments susceptibles de nous conférer l’immortalité. Par effet de contraste, elle vient aussi mettre en relief les œuvres qui optent pour une approche plus intime et discrète des technologies. Parmi elles, l’installation de Félix Côte (né en 1993), Le roi se meurt et les dessins de Jade Jouvin (née en 1999), Derrière chez moi, plongées inspirées dans l’espace domestique.

« Panorama 27 – Simultanéité »,
Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains, 22, rue du Fresnoy, Tourcoing (59), www.lefresnoy.net

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°790 du 1 novembre 2025, avec le titre suivant : L’IA s’expérimente au Fresnoy

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