Art Contemporain - Chaque été depuis 2012, Le Voyage à Nantes invite les visiteurs à arpenter les rues de la cité guidés par les œuvres qui la jalonnent, certaines pérennes, d’autres saisonnières.
Cette nouvelle édition, placée sous le signe de l’étrangeté, chemine entre illusion et vision lucide. Parmi ses œuvres phares, on trouve, place Maréchal Foch, celle de l’artiste colombien Iván Argote (né en 1983) qui fait disparaître la statue de Louis XVI de la colonne érigée en son centre et qui dispose ici et là deux sculptures en bronze de sa série « Antípodos », figures de l’altérité aux pieds curieusement retournés. Jenna Kaës (née en 1987) confère au hall central du dispensaire Jean V, à l’ouest du centre-ville, des allures de décor lynchien. Laurent Tixador (né en 1965) plaque avec humour le fantasme du retour à la nature sur la façade du tramway. Dans une veine plus réaliste, Willem de Haan (né en 1996 aux Pays-Bas) remplace les allégories en pierre de la fontaine de la place Royale par des portraits de Nantaises et de Nantais, tandis que place Graslin, Prune Noury (née en 1985) fait surgir à partir de coques de bateaux la silhouette stylisée d’une femme enceinte allongée sur le dos. Faute de thématique autre que celle de l’art dans l’espace public, le parcours peut paraître décousu. Mais c’est aussi ce qui lui donne son charme, à l’image de l’intervention picturale subtile de Flora Moscovici (née en 1985) qui semble faire déteindre le bleu des mosaïques de l’ancien bâtiment des PTT sur le pavé de la rue de l’Héronnière. Parmi cette proposition nantaise pléthorique, signalons deux temps forts : le solo de l’Allemande Gloria Friedmann (née en 1950) à la Hab Galerie (« Combien de terres faut-il à l’homme ? »), ainsi que son installation dans la cour de l’hôtel de Briord, et l’exposition des dessins et peintures d’Hokusai (1760-1849), au château des Ducs de Bretagne, qui se prolongent chacun jusqu’en septembre.
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L’étrangeté du Voyage fait son charme
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°787 du 1 juillet 2025, avec le titre suivant : L’étrangeté du Voyage fait son charme





