Antiquité - On doute qu’Homère ait existé. Pourtant, c’est son visage de marbre, grave, réaliste et marqué par les années vécues, qui accueille le visiteur au sein de l’exposition du Musée Fenaille.
Ce dernier a profité des travaux muséographiques des salles romaines du Musée du Louvre pour inviter en ses murs des chefs-d’œuvre du musée parisien et interroger le portrait dans l’Antiquité gréco-romaine. S’attache-t-il à faire mémoire, rendre hommage, glorifier ? Pédagogique et bien construit, le parcours s’appuie sur la recherche actuelle pour explorer les codes de ce genre de la Grèce classique d’Alexandre à la période hellénistique, sa diffusion dans la société antique, la question de la ressemblance au modèle – la mimêsis. On s’instruit, comme on s’émerveille devant chaque œuvre. Ici, un buste surgit d’une coupe en argent – celui du pater familias sans doute – comme un diable en boîte. Là, un « portrait du Fayoum » défie la mort qui emporte les visages des êtres aimés. Plus loin, un des seuls deux bustes du jeune Marc Aurèle connus en dehors d’Italie invite à relire LesPensées pour moi-même du futur empereur philosophe. Et soudain, des bustes impériaux provenant de la villa de l’empereur Lucius Verus à Acqua Traversa, sont alignés, réunis pour la première fois depuis leur découverte. C’est pourtant sur un modeste fragment que s’achève l’exposition, celui d’un visage de Marc Aurèle, en bronze. Cette fois, un œil, un nez, une bouche, un air grave, intense, suffisent pour bouleverser le visiteur, évoquant l’archipel des visages perdus de l’Antiquité.
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Les visages perdus de l’Antiquité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°789 du 1 octobre 2025, avec le titre suivant : Les visages perdus de l’Antiquité





