Les non-formes de Mike Kelley

L'ŒIL

Le 1 novembre 2000 - 212 mots

Performer dans les années 70-80, Mike Kelley, artiste américain de 46 ans, se sert avec didactisme
de la danse afin de dénoncer les prétentions de la chorégraphie contemporaine ; discourant autour d’objets qu’il manipule, il réagit contre la neutralité de l’art conceptuel et de ses discours.

Dans ce but, il crée des installations, des bannières en feutre, des arrangements de dessins « comme des cartoons géants ». Depuis 1990, Kelley pratique le sauvetage d’objets trouvés aux puces, de jouets en peluche abîmés, salis, en les plaçant au sein de son œuvre. Il explore ainsi le monde de l’enfance, sa mémoire, jusqu’au traumatisme. L’exposition présentée à la galerie Hussenot, « Memory Ware », rassemble des sculptures et des peintures en une sorte d’extension de travaux antérieurs. La pièce principale confronte des fragments de Educational Complex (1995) et de Framed and frame (1999). Présentés sur des tables, des débris d’architecture en ruines, de la mousse, des jouets, des livres de science-fiction (utilisés lors d’une collaboration précédente avec Paul McCarty) alimentent sa contre-utopie d’une cité modèle. Ses « sculptures des non-formes » remettent en question l’art, la morale, la politique, le sexe au moyen de codes visuels inattendus, redonnant une nouvelle vie à des objets inhabituels et usés.

PARIS, galerie Ghislaine Hussenot, jusqu’au 31 novembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°521 du 1 novembre 2000, avec le titre suivant : Les non-formes de Mike Kelley

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