Les frères Berger & Berger, scénographes aux côtés de Maurizio Cattelan

Les scénographies que les deux frères réalisent de façon ponctuelle leur offrent l’occasion « d’interroger l’intersection de ces deux champs, l’architecture et l’art ». Après une collaboration avec Chiara Parisi pour l’exposition « Face à Arcimboldo », en 2021, le duo a retrouvé la directrice du Centre Pompidou-Metz, commissaire de « Dimanche sans fin (Maurizio Cattelan et la collection du Centre Pompidou) ». Pour cette exposition hors normes qui réunit plus de 300 pièces issues des collections et une quarantaine d’œuvres de l’artiste italien, Berger & Berger a souhaité rendre hommage à l’architecture du bâtiment de Shigeru Ban et notamment à son plan hexagonal traversé par des galeries qui se croisent. Cette lecture géométrique a conduit à définir un kaléidoscope où apparaissent des perspectives évidentes et quelques espaces incongrus, créant des situations de parcours inédits. Jouant sur les figures de style imposées de la muséographie, comme la vitrine d’objets de collection placée dans l’entrée, la scénographie multiplie les changements d’échelle, les raccourcis temporels et n’hésite pas à placer des œuvres très en hauteur, tel le tapis circulaire Il Bel Paese (1994) ou au ras du sol, comme les ascenseurs miniatures Untitled, de 2001 (tous deux de Cattelan). La théâtralité de l’ensemble résulte « des rapports de composition et d’espace inhérents au lieu, explique Laurent Berger. Cela rend les rencontres avec les œuvres plus fortes. » Ce principe de réalité peut aller jusqu’à introduire des matériaux de construction au cœur de l’exposition – une de leur signature est ainsi l’emploi de murs en parpaings, dont le réalisme brutal contraste avec la minutie des finitions haute couture de leurs agencements.