Art moderne

XIXE SIÈCLE

Les Dubufe, une dynastie de peintres

Par Élisabeth Santacreu · Le Journal des Arts

Le 30 mai 2018 - 501 mots

SAINT-CLOUD

La réunion des œuvres de ces trois générations de peintres offre un vaste regard sur la peinture académique du XIXe.

Édouard Dubufe, Portrait de Marcel Mathey, 1871
Édouard Dubufe, Portrait de Marcel Mathey, 1871
Photo Ville de Saint-Cloud - Musé des Avelines
© Ville de Saint-Cloud - Musé des Avelines

Saint-Cloud. « Le Musée des Avelines est un musée d’art et d’histoire consacré à la mise en valeur du patrimoine de Saint-Cloud », précise d’emblée Emmanuelle Le Bail, directrice du musée, du Patrimoine culturel et des Archives municipales. Si elle s’est imposée comme la commissaire d’une exposition sur les Dubufe, c’est en raison des relations amicales et familiales que ces trois générations de peintres ont entretenues avec des habitants de la ville. Ils ne sont cependant pas ce qu’on appelle des artistes locaux : Claude-Marie (1790-1864), le grand-père, Édouard (1819-1883), le père, et Guillaume (1853-1909), le petit-fils de la famille Dubufe étaient des peintres académiques. Et l’ambitieuse exposition que leur consacre le musée des Avelines est à la hauteur de leur notoriété de leur vivant.

Accueilli par un tondo de Guillaume, Portrait de Juliette et Mireille Dubufe (1898), le visiteur pourrait croire que l’ambiance sera familiale. C’est vrai, mais il croisera aussi Napoléon III et l’impératrice Eugénie, la duchesse d’Uzès, la tragédienne Rachel et le compositeur Charles Gounod, beau-frère d’Édouard et père de substitution pour son neveu, Guillaume Dubufe, orphelin à deux ans. Près de 90 œuvres, venues de musées, dont le Louvre et Orsay, et de collections privées, racontent cette dynastie qui a couvert le XIXe siècle.

Claude-Marie Dubufe fut l’élève de Jacques-Louis David et la tradition veut qu’il ait été le dernier. Célèbre pour ses figures de fantaisie, le premier peintre de cette dynastie est aussi l’auteur de beaux portraits, tels ceux de ses deux épouses (1818 et vers 1841), de Madame Beurdeley (entre 1830 et 1840) ou de Louise d’Orléans, reine des Belges (1836). Son fils Édouard et sa belle-fille lui ont également inspiré un beau portrait de couple (1846), jugé par un critique du Salon comme l’un de ses meilleurs.

Une famille de portraitistes

Si Claude-Marie a peint une reine, Édouard fut un grand portraitiste, notamment celui de l’empereur et de l’impératrice qui ont posé pour lui au château de Saint-Cloud (1853 et 1854). Son Portrait de Rosa Bonheur, peintre (1857), où le modèle s’appuie sur un taureau peint par elle-même à la demande d’Édouard Dubufe, celui de la Duchesse d’Uzès (1869) et de l’enfant Marcel Mathey (1871) témoignent d’un grand talent. On peut également voir, dans les salles du musée le Portrait d’Alexandre Dumas fils (1873) faisant partie des collections. La Comédie-Française détient, elle aussi, des œuvres d’Édouard et Guillaume Dubufe : Rachel dans le rôle de Camille (1850) pour le père et le plafond Triomphe de la Vérité (1885) pour le fils, dont deux esquisses sont présentées. Portraitiste, mais surtout peintre décorateur et paysagiste, ce dernier a laissé de belles aquarelles, dont le portrait de ses cinq enfants (1890).

En 2010, le Musée des Avelines a reçu un livre objet contenant deux aquarelles sur le Faust de Gounod (1887). C’est l’arrivée de ce diptyque dans ses collections qui a inspiré à Emmanuelle Le Bail l’idée de cette exposition.

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°502 du 25 mai 2018, avec le titre suivant : Les Dubufe, une dynastie de peintres

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque