Art ancien

Les chefs-d’œuvre de Léonard que vous ne verrez pas au Louvre

Par Isabelle Manca · lejournaldesarts.fr

Le 18 octobre 2019 - 390 mots

PARIS

Avec seulement huit tableaux autographes, la rétrospective Léonard de Vinci laisse un peu le visiteur sur sa faim. 

Vue de la rétrospective Léonard de Vinci au musée du Louvre 2019 © Musée du Louvre / Antoine Mongodin
Vue de la rétrospective Léonard de Vinci au musée du Louvre 2019 ©
© Photo Antoine Mongodin / Musée du Louvre

La très attendue rétrospective Léonard du Louvre, que d’aucuns qualifient déjà d’exposition du siècle, compte un nombre remarquable de dessins du maître de la Renaissance, mais déçoit en revanche par la quantité de tableaux réunis, de la main du maître.

On le sait, Léonard de Vinci n’a légué à la postérité qu’un corpus extrêmement restreint de peintures achevées. Entre quinze et vingt tableaux, selon les experts qui ne s’accordent pas sur certaines attributions. A l’instar de celle des deux Madone au dévidoir accrochées au Louvre avec la mention « Léonard de Vinci et Atelier » ; une attribution qui ne fait pas l’unanimité parmi la communauté scientifique. 

Outre ces deux œuvres, le musée parisien n’est parvenu à réunir que huit tableaux autographes dont quatre figurant dans les collections du Louvre. La Joconde demeure quant à elle dans la Salle des Etats fraîchement restaurée. Le flux interrompu de visiteurs se pressant chaque jour devant elle ne permettant pas de la déplacer dans un espace à la jauge nettement inférieure. 

Une autre dame iconique manque aussi à l’appel : la célèbre Dame à l’hermine est en effet restée à Cracovie. La National Gallery of Art de Washington n’a pas non plus souhaité se séparer d’une des plus belles femmes trônant sur ses cimaises et n’a pas envoyé le Portrait de Ginevra de’ Benci. On regrettera aussi l’absence de la Madone à l’Oeillet, conservée à l’Alte Pinakothek de Munich. La Vierge aux Rochers de la National Gallery de Londres n’a hélas pas fait le voyage non plus, ce qui est fort dommage car sa confrontation avec la même composition appartenant au Louvre aurait été riche d’enseignements. 

Réflectographie de <em>L'adoration des mages</em> de Léonard de Vinci présenté dans la rétrospective du musée du Louvre - Photo <em>L'Œil</em>
Réflectographie de L'adoration des mages de Léonard de Vinci présentée dans la rétrospective du musée du Louvre
© Photo L'Œil

Enfin malgré le récent réchauffement des relations diplomatiques avec l’Italie, matérialisé par de superbes prêts, trois chefs-d’œuvre des Offices font cependant défaut : le Baptême du Christ, l’Annonciation et l’Adoration des Mages. Trois peintures particulièrement fragiles, qui ne voyagent pratiquement plus. 

Plus anecdotique, le Salvator Mundi qui a tant défrayé la chronique n’est pas exposé au Louvre et mentionné comme une oeuvre d’atelier. Une absence qui pourrait peut-être trancher la question tant débattue de son attribution. En lieu et place le visiteur trouvera un autre Salvator Mundi (version Ganay), moins connu et lui aussi attribué à l’atelier de Léonard. 

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