L’an V de Pierre Charpin

Par Christian Simenc · L'ŒIL

Le 1 février 2006 - 365 mots

C’est une histoire de chiffres et de lettres. L’exposition s’appelle « Deux mille cinq », en chiffres romains, comme pour donner un titre plus « littéraire » à une exposition qui se résume par quatre chiffres : 2005, année qui fut en quelque sorte, en France, l’« année Pierre Charpin », le designer ayant décroché le titre de créateur de l’année du Salon du meuble à Paris. Belle distinction pour ce quadragénaire, diplômé des Beaux-arts de Bourges
Ce millésime est en tout cas de bon cru, la preuve par trois : trois projets sortis l’an passé et qui sont présentés dans l’aile nord du site du Grand- Hornu, dans une scénographie soignée et signée par Charpin lui-même.
Il y a la nouvelle carafe « Eau de Paris », dévoilée à Paris le 22 mars 2005, lors de la Journée mondiale de l’eau. Sont ici montrés, outre un film sur sa fabrication, différents prototypes de cette silhouette archétypale produite à quelque 300 000 exemplaires et destinée, notamment, aux cafés et restaurants de la capitale française.
La vaste collection « Oggetti Lenti » , c’est-à-dire « Objets lents », un qualificatif qui sied bien à Pierre Charpin, est également exposée. Il s’agit de séries limitées d’objets usuels présentés à la Design Gallery de Milan, en avril dernier, pendant le célèbre Salon du meuble. Lampes, coupes, boîtes, porte-livres, vases et autres rangements sont fabriqués dans les matériaux les plus divers : bois teinté ou naturel, marbre, fonte de bronze, verre soufflé, inox poli ou métal laqué. L’ensemble est d’excellente facture.
Le dernier volet de ce triptyque Charpin est assurément le plus « sexy » de l’exposition. Le travail, réalisé au Centre de recherche sur les arts du feu et de la terre (Craft), à Limoges, consiste en une recherche sur la notion de « décor sur céramique ». Le résultat est on ne peut plus « pénétrant » : ces vases doubles et ces boîtes en céramique arborent, en effet, des saynètes érotiques. En cas de gêne, on peut brouiller le dessin en bougeant les éléments des boîtes, voire en repliant les vases doubles sur eux-mêmes. Ouf, l’honneur est sauf ! | Christian Simenc

« Pierre Charpin, deux mille cinq », Grand-Hornu Images, 82 rue Sainte-Louise, Hornu (Belgique), tél. 00 32 (0) 65 65 21 21, www.grand-hornu.be, jusqu’au 26 mars.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°577 du 1 février 2006, avec le titre suivant : L’an V de Pierre Charpin

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