Photographie

La palette du noir et blanc

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 16 novembre 2023 - 379 mots

PARIS

La BNF conserve une belle collection de photographies des XIXe et XXe siècles. Elle en expose une sélection en noir et blanc.

Paris. En avril 2020, la crise sanitaire avait eu raison de l’exposition « Noir & Blanc. Une esthétique de la photographie », prévue au Grand Palais par la Bibliothèque nationale de France (BNF) et la Réunion des Musées Nationaux. Sa présentation cet automne à la BNF suit la même ligne qu’en 2020 : donner, à partir des collections de la BNF, la mesure de la grande variété de ses pratiques, usages, traitements, aspects et esthétiques depuis le XIXe siècle, tous domaines confondus : portrait, paysage, scène de rue, mode…

L’accrochage respecte peu la chronologie, si ce n’est pour la genèse du noir et blanc inhérente à l’incapacité du médium, à ses débuts, de reproduire les couleurs, racontée au travers d’une sélection de pièces emblématiques du XIXe siècle, tels que La Grande Vague de Gustave Le Gray (1857), L’Arbre le long d’une clôture de Benjamin Brecknell Turner (1852-1860) ou les deux portraits par Félix Nadar de Sarah Bernhardt à 20 ans, l’un la montrant drapée de blanc, l’autre de noir. Des chefs-d’œuvre de la collection qui ne sont qu’une mise en bouche. Le développement par thématique qui suit, offre en effet un florilège de photographies relevant autant de grands maîtres du noir et blanc (Henri Cartier-Bresson, Mario Giacomelli, William Klein, Helmut Newton, Ralph Gibson, Payram…) que d’auteurs plus confidentiels comme Piergiorgio Branzi ou Henriette Grindat ou de mouvements comme celui du groupe Noir Limite créé en 1985 par Jean-Claude Bélégou, Florence Chevalier et Yves Trémorin.

Pas moins de 206 auteurs de nationalités, générations et courants différents, et plus de 300 photographies, sont ainsi rapprochés par les contrastes ou non du noir et blanc, de l’ombre et de la lumière, des effets graphiques et des rendus de matières, mais aussi de la virtuosité de leur auteur à jouer sur la gamme infinie des gris. Le choix lors du tirage du procédé technique et du papier est précisé sur les cartels, tandis qu’une sélection de livres rappelle la place de ces derniers dans la création photographique. D’un mode d’écriture à l’autre, la puissance émotionnelle du noir et blanc ne se tarit pas avec, en creux, l’histoire de la constitution d’une grande collection.

Noir & Blanc. Une esthétique de la photographie,
jusqu’au 21 janvier 2024, Bibliothèque nationale de France – François-Mitterrand, quai François-Mauriac, 75013 Paris.

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°620 du 3 novembre 2023, avec le titre suivant : La palette du noir et blanc

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque