Constellation de lucioles artistiques

David Brognon & Stéphanie Rollin, Julien Dubuisson, Grace Hall, Robin Meier, Florian Pugnaire et David Raffini ainsi que Thomas Teurlai dévoilent ici de grandes installations immersives, pour la plupart inédites. Parmi les propositions les plus étonnantes, le duo minimal Brognon/Rollin met à plat de manière absurde les pourtours d’une île (Gorée, au Sénégal) pendant que le binôme explosif Pugnaire/Raffini présente un véhicule dont la puissante dynamique le pousse à l’autodestruction. Cette exposition collective, loin d’être qu’une simple accumulation d’œuvres, est davantage à vivre tel un trip visuel et sonore venant interroger les notions d’artiste et d’exposition. À l’instar des lucioles qui clignotent à l’unisson pour communiquer, les visiteurs, en évoluant dans des espaces déroutants – laboratoire de recherche, fabrique secrète, jeu de piste, etc. –, sont amenés à constater des systèmes de correspondances entre les différents éléments. Les jeunes plasticiens élargissent ici la définition de l’œuvre d’art pour la mettre en perspective avec d’autres champs disciplinaires (entomologie, anatomie, science-fiction…). À l’arrivée, on a vraiment l’impression de faire un voyage dans la connaissance qui vise à repousser les frontières de l’art, loin des codes établis et oukases asphyxiants ; Marc-Olivier Wahler n’hésitant pas à citer à juste titre Godard pour expliciter son exposition pointue : « Ce sont les marges qui font tenir les lignes. »