Exposition

Cécile Degos, scénographe de « George Condo »

Par Anne-Cécile Sanchez · L'ŒIL

Le 25 novembre 2025 - 352 mots

Scénographe star d’un abord chaleureux, Cécile Degos enchaîne les projets dans les institutions, en France comme à l’étranger, mais aussi dans les foires d’art internationales où elle met en scène les stands de grandes galeries.

Elle évoque les grandes lignes de sa scénographie de l’exposition « George Condo », au Musée d’art moderne de Paris : « Dès l’entrée, j’ai souhaité faire une proposition forte en répartissant le titre de façon dynamique sur deux murs, dans une palette de jaunes et de bleus issus de celle de l’artiste ». Une courte biographie introduit l’œuvre de George Condo (né en 1957). « Dans le cas d’un artiste disparu et lorsque la chronologie est plus longue, je préfère la laisser courir tout au long de l’exposition afin de ne pas saturer le visiteur dès le début du parcours. »Cécile Degos a mis au point très tôt dans sa pratique l’installation de podiums au pied des cimaises : on retrouve dans la première salle ce geste architectural devenu une de ses signatures. « Il crée une distance en évitant les potelets de sécurité. » Dans cette salle, il y a aussi le socle rouge de la sculpture dont la touche vive fait écho aux peintures que l’on aperçoit dans la salle suivante, le regard étant ainsi guidé vers l’avant. Dans cette deuxième salle, les cimaises sont légèrement décollées du mur, tandis que l’une d’elles est prolongée par un panneau noir afin de mettre en exergue un tableau, tout en gommant la lourdeur de son cadre. Plus loin, accrochés dans un esprit de cabinet de curiosités, les dessins de Condo s’émancipent de toute chronologie pour susciter davantage de surprise, de ses croquis d’enfant à ses esquisses récentes. Fluide, rythmé, stimulant, le parcours se poursuit avec des faux murs percés de hautes fenêtres, ouvrant à des effets de symétrie et à des correspondances. Il se conclut, au-delà d’un mur-écran savamment aménagé, par un écrin bleu marine invitant à la contemplation où figurent les tableaux les plus sombres du peintre. Enfin, une ultime salle immaculée reprenant les codes du white cube réunit ses toutes dernières toiles et prépare le visiteur à revenir dans le monde extérieur.

« George Condo »,
Musée d’art moderne de Paris, jusqu’au 8 février, www.parismusees.paris.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°791 du 1 décembre 2025, avec le titre suivant : Cécile Degos, scénographe de « George Condo »

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