Cattelan : le retour du provocateur

Allégorie de la science destituant le dogme de la religion, la sculpture hyperréaliste fait partie des vingt œuvres phares présentées à la Monnaie de Paris dans une rétrospective choc de l’artiste. De Novecento (un cheval mort suspendu dans les airs) à Him (sculpture d’Adolf Hitler enfant faisant une prière), en passant par l’autoportrait de l’artiste sortant du sol, Maurizio Catellan nous livre un véritable « best of ». Et un réel événement, quand on se souvient que l’artiste avait juré de se retirer de la scène artistique en signant une exposition testament en 2011 au Musée du Guggenheim de New York. « C’est une grande joie d’avoir réussi à convaincre Maurizio Catellan de revenir sur sa décision », se réjouit d’ailleurs le directeur de la Monnaie de Paris, Christophe Beaux. « D’autant plus que son travail est peu montré en France », poursuit-il. On peut supposer que la programmation prestigieuse menée par la directrice des programmes culturels de la Monnaie de Paris, Chiara Parisi, ainsi que le caractère historique de l’institution, ont su convaincre l’artiste de faire son retour. L’exposition conçue en enfilade dans les salons de la Monnaie, se présente comme un long travelling sur la carrière de l’artiste avec des textes « pour » ou « contre » de personnalités du monde de l’art, politiques et intellectuelles. Si Maurizio Catellan adepte des raccourcis et des messages provocateurs peut agacer, ce serait dommage de bouder son plaisir, car, comme le rappelle Chiara Parisi, « ses œuvres laissent toujours le dernier mot au spectateur. »