Politique culturelle

Bernard Anthonioz le trop discret

Par Valère Bertrand · L'ŒIL

Le 1 novembre 1999 - 239 mots

PARIS

A entendre certains anciens raconter dans les dîners la merveilleuse aventure que fut sans nul doute la création du ministère de la Culture, on restait toujours médusé d’apprendre que c’étaient eux qui avaient tout fait, tout inventé et que Malraux n’y était pour rien.

Alors qu’avec Bernard Anthonioz, au détour d’un vernissage ou dans un train, en marge de la foule, passée la barrière inévitable de sa grande timidité et de son élocution difficile, la conversation s’intéressait toujours à Dieu, à l’art ou aux artistes. Jamais à son action. Discret, l’hommage qui lui est aujourd’hui rendu vient à son heure non seulement pour montrer comment, sous la direction et l’amitié d’André Malraux, à la tête du Service de la création artistique de 1962 à 1982, Bernard Anthonioz a su totalement réinventer les rapports que pouvaient entretenir l’État et la création artistique mais aussi pour rappeler combien les nombreux acquis qui semblent aujourd’hui naturels – le 1 %, la construction et l’attribution d’ateliers, la décentralisation avec l’institution des conseillers artistiques régionaux, le CNAC, le FNAC, les FRAC – ont été de longs combats, aux triomphes si discrets que l’on oublie trop souvent les efforts qu’ils ont dû coûter à ceux qui, comme lui, à force de tact, d’opiniâtreté et d’intelligence, sont parvenus, dans l’ombre, à les mener à bien. Chapeau Monsieur Anthonioz !

PARIS, couvent des Cordeliers, jusqu’au 2 janvier, cat. éd. Adam Biro, 208 p., 165 ill., 190 F.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°511 du 1 novembre 1999, avec le titre suivant : Bernard Anthonioz le trop discret

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