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Anciens et modernes dominent les expositions de la rentrée à Paris

Par Elise Kerner-Michaud · lejournaldesarts.fr

Le 23 août 2018 - 643 mots

PARIS

Si les modernes font toujours bonne figure, l’art ancien fait un retour en force sur les cimaises des musées parisiens.

Musée d'Orsay - Photo DXR
Musée d'Orsay
Photo DXR

La programmation des expositions parisiennes place la reprise de la saison sous l’autorité de plusieurs grandes figures, de la fin de la Renaissance au XXe siècle. Le public aura ainsi l’occasion de contempler dix chefs-d’œuvre du Caravage au Musée Jacquemart-André qui met en lumière à cette occasion les liens entre l’artiste et ses illustres contemporains, comme les Carrache ou le Cavalier d’Arpin.  Au Grand Palais, on naviguera dans l’« Eblouissante Venise » du XVIIIe siècle et son effervescence artistique, au gré de peintures, sculptures mais aussi de performances in situ proposées les mercredis soirs, permettant d’avoir une idée des spectacles de l’époque. Le Musée Cernuschi invite de son côté à découvrir les « Trésors de Kyoto » à travers les créations phares du courant décoratif japonais Rinpa, né au XVIIe siècle. 

Embrassant les siècles, le Louvre, en collaboration avec le Musée de l’Ermitage, raconte l’immense collection du marquis italien Giampietro Campana, riche à la fois d’antiquités grecques et de peintures de la Renaissance. Au château de Fontainebleau, 200 pièces retracent le règne de Louis-Philippe, souverain de la monarchie de Juillet. La Bibliothèque Nationale de France organise une grande exposition intitulée Les Nadar, consacrée aux trois frères de la famille, artistes et illustres pionniers de la photographie. Le Musée Marmottan ouvre la porte de plusieurs collections privées pour un voyage des Impressionnistes aux Fauves, qui permet de découvrir des œuvres, pour la plupart jamais montées, des grands noms qui ont marqué la fin du XIXe siècle. 

Plusieurs figures majeures de l’art moderne sont naturellement à l’honneur cet automne. Le Musée Maillol consacre sa rentrée à Alberto Giacometti. En présentant plus de 50 œuvres dans un parcours chronologique, l’exposition permet de saisir les périodes et l’évolution de son travail, mais s’attache également à montrer le dialogue noué entre ses sculptures et 25 œuvres d’autres artistes. L’ombre de Picasso, qui ne s’éloigne jamais tout à fait de l’actualité muséale, se teinte de « Bleu et rose » au Musée d’Orsay. En revenant sur ces deux périodes essentielles, l’événement permet de comprendre l’ancrage de la production de l’artiste dans le XIXe siècle. Dans cette perspective historique, l’exposition présente tout l’œuvre peint mais également sculpté et gravé des années 1900-1906. 

Aux côtés de ses deux grands noms, on mentionnera l’importante rétrospective Miro qui se tiendra au Grand Palais à partir d’octobre, tandis que le Centre Pompidou inaugurera l’exposition « Cubisme », conçue comme un panorama du mouvement, avec 300 œuvres créées par de très nombreux artistes, parmi lesquels Delaunay, Metzinger, Gleizes ou Picabia. 

Le Musée de l’Orangerie présentera pour la première fois en France l’œuvre de Paula Rego, peintre portugaise qui s’intéresse aux jeux de pouvoir et bouleverse l’ordre établi, dans un style qui mêle réalisme et visions inquiétantes. La fondation Vuitton revient sur l’œuvre de deux artistes fascinants au destin tragique et fulgurant : Egon Schiele et Jean-Michel Basquiat. La fondation choisit de rapprocher ces deux figures d’artistes tourmentés, mais présente deux expositions, inscrivant chacune les œuvres dans un contexte bien précis.  

Autre grande figure du XXe siècle, Dorothea Lange, dont certaines œuvres ont marqué l’histoire de la photographie documentaire, fait l’objet d’une importante rétrospective au Jeu de Paume. Plongée au cœur du travail de l’artiste, l’exposition met en lumière ses enjeux esthétiques et sociaux avec un parcours photographique qui est aussi un voyage humain, fait de rencontres avec les sans-abris, les travailleurs américains malmenés par la Grande Dépression, ou encore les immigrés japonais internés pendant la Deuxième Guerre mondiale. 

Ce paysage des expositions de la rentrée, enthousiasmant et presque intimidant par ce regroupement de grands noms anciens et modernes, laisse toutefois moins de place à l’art contemporain que d’habitude. L’occasion de voir ou revoir à la Maison rouge L’Envol, dernière manifestation organisée dans ce lieu. 

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