Agnès Varda et Paris, l’histoire d’un attachement

Elle trouve alors la ville « grise, inhumaine et triste », mais elle s’y attache. Paris a tenu une place importante dans la vie et l’œuvre de la photographe, cinéaste et artiste visuelle. L’exposition – résultat d’un travail de recherche de plus de deux ans dans les archives d’Agnès Varda – que signe Anne de Mondenard le raconte chronologiquement. L’angle est inédit, le récit est vivant. Des quais de Seine où Agnès Varda traînait après les cours à l’école du Louvre au 86, rue Daguerre, dans le 14e arrondissement, où elle a vécu de 1951 à sa mort en 2019, on la suit, on l’entend ; on perçoit la personnalité, le regard décalé, son affranchissement des genres, ses engagements et son goût pour les mots. Vie et création sont intimement liées. Photographies et extraits de films entièrement, ou en partie tournés à Paris, pour certains inédits ou inachevés, publications, affiches, portraits de famille, d’amis et d’artistes montrent au plus près l’existence d’une femme « qui a su trouver sa voie, féministe toujours, et qui a su regarder les personnes fragiles, et fait le moins de concessions possible », souligne sa fille Rosalie Varda, dans le catalogue. La cour-atelier et la maison de la rue Daguerre, « maison joyeuse et pleine d’activité, de bruit, de musique » dit-elle, en fut l’épicentre. Les œuvres créées en ces lieux furent d’ailleurs plus nombreuses qu’on ne pensait jusqu’à présent.