Centre d'art

ART CONTEMPORAIN

Un projet culturel hybride pour le Grand Paris

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 18 avril 2018 - 617 mots

ROMAINVILLE

Un nouveau pôle culturel en Seine-Saint-Denis ? C’est l’ambition du projet porté par la Fondation Fiminco. L’ouverture du site a été différée au printemps 2019.

Œuvre de Benjamin Testa présentée à la Fondation Fiminco, Romainville, lors de l'exposition "Point Triple de la matière".
Œuvre de Benjamin Testa présentée à la Fondation Fiminco, Romainville, lors de l'exposition "Point Triple de la matière".
Photo © Photo : Charles Duprat

Romainville (Seine-Saint-Denis). Un nouveau quartier, culturel, sur la ZAC de l’Horloge à Romainville verra bientôt le jour à l’initiative de la Fondation Fiminco. Dévoilé en février 2017, le projet s’adosse à un vaste plan d’aménagement commercial – boutiques, restaurants, hôtel, parking… – réalisé par le promoteur immobilier Fiminco.

Initialement annoncée pour fin 2018, la date d’ouverture devrait plus vraisemblablement prendre place dans le calendrier du printemps 2019. Un ensemble de constructions réhabilitées, dont une chaufferie désaffectée et d’anciens laboratoires du groupe Sanofi, accueilleront des résidences d’artistes ainsi que des espaces d’exposition. « Les artistes émergents sélectionnés chaque année pour ces résidences bénéficieront d’une aide à la production, mais aussi d’espaces où montrer leur travail afin de se faire connaître, y compris des professionnels du monde de l’art », explique Joachim Pflieger, directeur de la fondation. Cet ancien cadre de la galerie Thaddaeus Ropac insiste sur l’identité hybride du site, qui réunira également « une association loi 1901 soutenant la jeune création, des galeries privées et une structure publique ».

Des réserves visitables pour le Frac Île-de-France

Le programme architectural comprend un bâtiment neuf d’une surface d’environ 2 000 m2 : sa mise en vente a fait l’objet d’un appel d’offres et la candidature du Frac Île-de-France a été retenue – sous réserve de l’assentiment de l’État et de la Région. Le Fonds régional d’art contemporain trouverait là une solution au problème, de plus en plus urgent, du stockage de sa collection, pour l’heure en partie abritée dans les locaux d’un prestataire privé au nord de Paris. L’acquisition d’un entrepôt à Romainville lui permettrait de faire l’économie des coûts d’une location et de mettre en valeur la collection. « L’une des missions centrales du Frac, c’est la diffusion des œuvres, rappelle son directeur, Xavier Franceschi. Avec cet équipement, nous pourrions à la fois garantir la bonne conservation de la collection, et l’ouvrir plus largement au public, que ce soit dans ou hors nos murs. »

La galerie parisienne Jocelyn Wolff a pour sa part d’ores et déjà signé le bail d’un espace de 1 000 m2. Pourquoi aller s’installer dans le 93 ? « Au moment où l’on parle du Grand Paris, la question se pose de savoir si on veut rester un témoin passif de cette évolution ou en être acteur », explique Jocelyn Wolff. La galerie, à l’étroit dans ses murs sur les hauts de Belleville, gagne avec cette annexe une nouvelle surface d’exposition et de stockage. Et peut-être la possibilité de bénéficier ponctuellement de l’espace de l’ancienne chaufferie. « À Paris, les lieux phares offrant des échelles monumentales sont confisqués par quelques grandes galeries. La synergie avec la Fondation Fiminco, en termes d’exposition et de communication, ajoutée à la présence de confrères parisiens, contribuent à rendre ce projet attractif, estime Jocelyn Wolff. On ne crée pas une adresse tout seul à Romainville. » Situé à onze stations de métro de République par la ligne 5, le lieu est un pari sur le développement urbain de la capitale, comme sur les habitudes des amateurs d’art.

Un pari aussi pour la jeune fondation d’entreprise. Si on connaît l’action de mécénat menée depuis sept ans par le groupe Fiminco en faveur de la musique classique – en particulier son soutien à l’Orchestre de Paris –, la Fondation a quant à elle été créée il y a un an et demi seulement, avec pour vocation de « soutenir des initiatives d’innovation sociale et culturelle », précise Joachim Pflieger. Ce projet de la ZAC de l’Horloge offre selon lui « une traduction sensible concrète au Grand Paris ». Et à la fondation du groupe immobilier une ambitieuse première réalisation.

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°499 du 13 avril 2018, avec le titre suivant : Un projet culturel hybride pour le Grand Paris

Tous les articles dans Création

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque