Triennale de Setouchi : l’art salvateur 

Setouchi (Japon). Les deux autres tiers du budget sont assurés par la préfecture de Kagawa et la billetterie. Depuis 2010, la direction artistique est confiée au commissaire japonais Fram Kitagawa, également directeur général de la manifestation. « Setouchi » désigne la mer intérieure de Seto reliant Osaka à Hiroshima, et parsemée d’îles. Répartie sur 17 d’entre elles, la Triennale présente 255 œuvres de 222 artistes et collectifs issus de 37 pays. Particularité de l’événement, il se déploie sur trois périodes : printemps (18 avril-25 mai), été (1er au 31 août) et automne (3 octobre-9 novembre). Chaque « saison » propose une sélection en grande partie renouvelée. Outre Naoshima, l’île d’Oshima occupe une place centrale. Isolée du monde jusqu’en 1996, elle servit de lieu d’internement forcé pour les personnes atteintes de la lèpre. Parmi les œuvres marquantes figure The Branch and the Stick (A Monument of Support) de l’Ukrainien Nikita Kadan, une sculpture en bronze composée de branches, prothèses et mains moulées. Elle met en relation le destin tragique des anciens malades d’Oshima, coupés de leurs proches toute leur vie, et celui des victimes de la guerre en Ukraine, les tués ou mutilés. Rappelant la forme élancée de L’Homme qui marche (1960) de Giacometti, cette commande restera sur l’île, ancrant dans le paysage l’idée d’un art salvateur.