Simon Baker, un anglais à la tête de la MEP

1972  12 décembre, naissance de Simon Baker au Royaume-Uni. Lors de ses études en histoire de l’art à l’University College of London (UCL) il s’intéresse aux relations entre la Révolution française et la révolution surréaliste. En 2002 son PhD (équivalent de la thèse) porte sur la perception des idées révolutionnaires en 1920-1930. L’historien de l’art s’intéresse alors davantage aux textes produits par les écrivains, poètes et philosophes du mouvement qu’aux images. « Je suis arrivé tard à la photographie », dit-il. La découverte des revues surréalistes, en particulier Documents, la revue de Georges Bataille, l’initie à leur rapport à l’image. Il se passionne pour le sujet. Une bourse de l’Université de Princeton aux États-Unis (2003-2004) le spécialise en histoire de la photographie.

2006  Le professeur agrégé en histoire de l’art signe sa première exposition à la Hayward Gallery à Londres « Undercover Surrealism : Georges Bataille and Documents ». Il enseigne alors à l’Université de Nottingham l’histoire de la photographie, le surréalisme et l’art contemporain. Deux ans plus tard, Proximity and De-familiarisation in Art, Film and Photography au Fruitmarket à Edinburgh porte en creux son positionnement vis-à-vis du médium.

2009  Après un parcours d’enseignant, Simon Baker devient le premier conservateur de la photographie de la Tate Modern à Londres. « La Tate avait alors complètement loupé l’histoire de la photographie. Il fallait constituer une collection, trouver dans l’histoire de l’art les moments où la photographie a été au centre », raconte-t-il. « Nous avons décidé de ne pas ouvrir de galeries photo, mais de placer côte à côte Bruce Davidson et Warhol. » Commissaire de « Exposed : Voyeurism, Surveillance and the Camera » (2010), « William Klein + Daido Moriyama » (2012), « Conflict, Time, Photography » (2015) ou encore « Performing for the camera » (2016), il rompt avec le format traditionnel des expositions photo.

2011  À l’invitation de François Hébel, directeur des Rencontres d’Arles, Simon Baker est l’un des quatre jurés du prix Découverte et déclenche sa première exposition en France. Quatre ans plus tard, il propose au nouveau directeur du festival, Sam Stourdzé, de faire un focus sur huit photographes japonais, « Another Language » (2015). Il revient à Arles en 2016 avec Don McCullin et en 2017 avec Masahisa Fukase.

2015  Cet « obsédé de livres photo », comme il se qualifie, œuvre pour que la Tate Modern accueille le festival Offprint. En 2017, la collection de livres photos de Martin Parr (12 000 titres) entre dans les collections du musée.

2018  Le 24 janvier le Conseil d’administration de la Maison européenne de la photographie (MEP) nomme à l’unanimité Simon Baker au poste de directeur. Il prendra ses fonctions en mai après l’inauguration de « Shape of Light, 100 years of Photography and Abstract Art » (2 mai-14 octobre), sa dernière exposition à la Tate Modern. À partir de l’héritage de la MEP, Simon Baker entend « réimaginer ce qu’il est possible de faire aujourd’hui avec la Maison de la photographie à une époque où l’image est au centre de notre vie et le public la chose la plus importante. C’est le mode d’emploi du musée ». Les espaces extérieurs et intérieurs de l’institution seront reconfigurés et les collaborations, coproductions avec des institutions développées à l’international, en Asie notamment.