Australie - Architecture

À Melbourne, une réplique colorée du Parthénon 

Par Alexandre Clappe · lejournaldesarts.fr

Le 23 novembre 2022 - 502 mots

MELBOURNE / AUSTRALIE

L’édifice à l’échelle 1-3 veut rappeler les couleurs vives et les riches ornements du célèbre monument grec.

Temple of Boom de la National Gallery of Victoria à Melbourne, conçu par Adam Newman et Kelvin Tsang. © NGV
Temple of Boom de la National Gallery of Victoria à Melbourne, conçu par Adam Newman et Kelvin Tsang.
© NGV

Dans le jardin de la National Gallery of Victoria (NGV) de Melbourne (Australie), ville qui abrite la troisième plus grande communauté grecque au monde, le Temple de l’explosion (« Temple of Boom ») ouvre ses portes au public. L’installation est une copie du Parthénon de l'Acropole d’Athènes, dans le cadre de la commande annuelle d'architecture de la NGV

Conçu par les architectes melbourniens Adam Newman et Kelvin Tsang, qui ont imaginé le projet pendant le confinement, l’édifice fait un tiers de la taille du monument original. Chaque pilier de la nouvelle « ruine » pèse environ 350 kg et est construit à partir d'un montant en acier entouré de composite ciment verre, tandis que les travées entre les colonnes sont constituées de poutres creuses légères. En son centre se trouve la statue en bronze Draped seated woman (« Femme assise drapée ») d'Henry Moore, datant de 1958, qui invite les passants à explorer et à s'imprégner de la toile de fond colorée.

Temple of Boom abrite également des œuvres d’artistes locaux, qui ont peint sur la structure. Qu'il s'agisse de motifs floraux aux couleurs vives ou d'illusions d'optique, la première série d'œuvres s'inspire des embellissements colorés qui recouvraient le Parthénon il y a plus de deux mille ans. L’installation se transformera progressivement avec les œuvres d'art et peintures murales qui recouvriront l’installation jusqu’août 2023, invitant le public à réfléchir à l'effet du temps sur toute architecture.

Au début du XIXe siècle, Thomas Bruce, connu sous le nom de Lord Elgin, a enlevé les sculptures en marbre de la statuaire et des frontons du Parthénon. Il les a fait transporter jusqu’au British Museum, où elles se trouvent encore aujourd’hui. Presque immédiatement après leur arrivée sur les côtes anglaises, une campagne a été lancée pour que les marbres du Parthénon soient rendus à Athènes. Une âpre dispute s’engage alors, faisant rage depuis deux siècles : s’agit-il de vandalisme ou les sculptures ont-elles été acquises légalement ?

Dans quelle mesure ce débat était-il présent à l'esprit de Newman et Tsang lors de la conception du temple ? « Il faisait certainement partie de la réflexion, mais pas au premier plan pour ce qui est d'être didactique à ce sujet, répond Newman au Guardian. L'un des aspects critiques de ce bâtiment est que toute manière de le considérer ou d'en discuter devient incroyablement chargée. Ce n'est probablement qu'une question de temps avant que le British Museum et le gouvernement britannique ne consentent à la restitution. Il y a très peu d'arguments du côté de la conservation. Notre projet fait partie de la discussion ».

L'importance historique et culturelle du temple grec, et sa résonance actuelle avec la diaspora grecque en Australie, seront célébrées par une programmation diversifiée pendant les neuf prochains mois que durera l'installation. Cette dernière servira de lieu de rencontre et d'espace extérieur pour le programme d'activités culturelles de la National Gallery of Victoria, prévu tout au long de l'été australien qui commence.

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