VENISE / ITALIE
Lauréate du Norval Prize en 2024, Amina Agueznay poursuit à Venise sa réflexion sur la mémoire des gestes en compagnie de la curatrice Meriem Berrada, au sein du premier pavillon autonome marocain.
Amina Agueznay a été désignée pour représenter le Maroc à la 61e Exposition internationale d’art de la Biennale de Venise, qui se tiendra du 9 mai au 22 novembre 2026. Son projet, intitulé Asǝṭṭa, a été retenu à l’issue d’un appel à projets national lancé en 2025. L’artiste sera accompagnée par la commissaire d’exposition Meriem Berrada.
Le projet Asǝṭṭa a été retenu pour la clarté et la cohérence de sa proposition artistique, et sa capacité à dialoguer avec la thématique générale de la Biennale. La directrice artistique de la Biennale 2026, Koyo Kouoh, récemment décédée, avait défini cette édition autour de la notion de « Minor Keys », en insistant sur les formes d’expression artistique discrètes, les tonalités basses, et les pratiques ancrées dans des temporalités longues et non dominantes. Le projet d’Amina Agueznay, centré sur la mémoire gestuelle transmise par les artisanes marocaines, s’inscrit dans cet axe curatorial. Il interroge la matérialité du textile, le geste artisanal et sa portée culturelle, dans une approche immersive à la croisée de la sculpture, du design et de l’ethnographie.
Formée initialement à l’architecture à Washington D.C., Amina Agueznay, née en 1963 à Casablanca, a exercé quinze ans aux États-Unis avant de se réinstaller au Maroc en 1997. Elle affirme avoir voulu créer un dialogue avec l’invisible, avec les gestes que l’on pense oubliés mais qui structurent une mémoire collective. Agueznay a exposé dans plusieurs institutions internationales, dont le Musée national de l’Histoire de l’Immigration à Paris, ou le MACAAL à Marrakech. En 2024, elle a reçu le Norval Sovereign African Art Prize.
La commissaire du pavillon marocain, Meriem Berrada, accompagne Agueznay dans la conception curatoriale du projet. Diplômée de l’INSEEC Paris, elle est directrice artistique du Musée d’Art Contemporain Africain Al Maaden (MACAAL) depuis 2016. Elle s’est illustrée en tant que co-curatrice de la 13e édition des Rencontres de Bamako en 2022 et co-curatrice de l’exposition « Ce qui s’oublie et ce qui reste », présentée à Paris en 2021 dans le cadre de la Saison Africa2020 au Musée de l’Histoire de l’Immigration. Depuis plus de dix ans, elle développe une approche de commissariat attentive aux narrations postcoloniales et aux formes artistiques issues des Suds.
Jusqu’en 2024, le Maroc ne bénéficiait que d’une participation ponctuelle et souvent hors structures nationales à la Biennale de Venise. En 2026, pour la première fois, un pavillon marocain autonome sera inscrit au parcours officiel de la Biennale d’art. Ce pavillon national, porté par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication marocain sous la présidence de Mehdi Qotbi, s’appuie sur une politique renforcée de diplomatie culturelle entamée depuis la participation marocaine à la Biennale d’Architecture 2025. Le jury a insisté sur la volonté de faire émerger une scène artistique nationale.
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Amina Agueznay représentera le Maroc à la Biennale de Venise 2026
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