« Ma Cocotte », un restaurant de Philippe Starck au cœur des Puces

« Ici je suis dans une petite ébauche de ce que j’aimerais vivre comme société utopique du point de vue de l’architecture, à l’échelle humaine avec des ruelles et des humains cultivés mêlant gouaille et esprit vif parisien », confesse l’architecte pour témoigner de sa nouvelle « Cocotte », et non pas de sa « Puce » comme ce devait être le cas initialement pour nommer son jeune restaurant. Et ce dernier d’ajouter pour justifier du caractère très « personnel » de l’emplacement géographique : « J’ai toujours vécu à l’étranger. Quand j’ai commencé à aimer Paris, j’ai compris que Paris, c’était les puces pour moi. » Soit les puces de Saint-Ouen, le plus grand marché d’antiquité au monde avec ses quinze espaces indépendants couverts ou à ciel ouvert. Car si le designer a l’habitude d’y chiner avec sa femme, il y a surtout grandi avec son père.

Logé dans une friche industrielle, à l’image des lofts new-yorkais conjuguant structure en bois, zinc et briques rouges, le bâtiment de deux étages augmenté de deux terrasses donne sur les marchés de Paul-Bert et de Serpette. L’architecte décorateur a doté le rez-de-chaussée d’un salon privé rehaussé d’un lustre en pâte de verre, avant de faire cohabiter à l’étage, deux douillets et confortables salons. Pour parfaire l’aspect « cosy » de l’intérieur, quelques objets puisés aux puces – tels fauteuils en cuir, bibelots, photos et tables basses - se mêlent aux cheminées et bibliothèques couvertes de livres.

Si les plats se veulent faciles, la nourriture n’en demeure pas moins « saine, intelligente, organique et diététique », fait valoir l’architecte féru de gastronomie bio et affective.

Starck a déjà désigné plusieurs restaurant. Parmi lesquels : le « Bon » dans le 16e arrondissement - dont les actuels propriétaires Fabienne et Philippe Amzalak composent également le triumvirat aux commandes de « Ma Cocotte » - le « Mori Venice Bar » dans le 2e arrondissement ainsi que le « Mama Shelter » dans le 20e arrondissement, secondé d’une antenne à Marseille.

Le designer s’est offert dans la foulée de son nouveau restaurant, l’un des stands les plus prisés des puces de Saint-Ouen où il y a entreposé une panoplie d’objets dénichés au cours de ses nombreux périples. Lesquels devraient se voir mis en vente dans les prochains mois.

L’ouverture du lieu coïncide avec la fête annuelle des Puces de Saint-Ouen qui se déroule du 19 au 22 octobre. Dans une ambiance très festive, les antiquaires exhibent leurs plus beaux objets.