Le Frac Bourgogne de Dijon privé de son espace d’exposition

Dijon. Voilà maintenant six mois que les œuvres du Frac Bourgogne ont déserté les cimaises des Bains du Nord, ces anciens bains publics d’une superficie de 500 m², idéalement situés dans le centre historique de Dijon. Le bâtiment, qui avait été réhabilité dans les années 80 en vue d’accueillir les expositions du centre d’art contemporain du Consortium, abritait les accrochages des collections du Frac depuis 2013, le centre d’art ayant déménagé dans un édifice plus spacieux – l’actuel Consortium Museum – en 2011. Mais les travaux entrepris par le propriétaire d’une maison mitoyenne des Bains du Nord depuis 2017 ont déclenché une série de sinistres, lesquels ont achevé de rendre ces espaces inexploitables.

« Les locaux n’étaient plus dans un état permettant de présenter des œuvres et d’accueillir le public », constate Astrid Handa-Gagnard, la directrice du Frac Bourgogne. Une avalanche de dégâts des eaux – le premier remonte à 2017, et les sinistres se poursuivent encore aujourd’hui – a en effet été à l’origine d’infiltrations dans les sols et a provoqué l’apparition de moisissures. Les murs et les plafonds en placoplâtre de plusieurs salles ont aussi été très endommagés, de même que la structure de la toiture : certaines poutres ont notamment dû être étayées. Et si pendant des années, le Frac et le Consortium – le centre d’art est toujours propriétaire des lieux, le fonds régional d’art contemporain lui loue les locaux depuis 2013 – ont tenté de convaincre le propriétaire de la maison d’arrêter les travaux, mais ce dernier a toujours refusé d’accéder à leur demande. Alors, face à l’enlisement de la situation et à la détérioration du bâtiment, le centre d’art et le Frac n’ont eu d’autre choix que de fermer les Bains du Nord en février dernier et ont engagé une procédure judiciaire auprès du tribunal judiciaire de Dijon, toujours en cours à l’heure actuelle.« En attente de la décision judiciaire, les travaux de réparation des Bains du Nord n’ont pas pu être entrepris à la date de notre départ », précise Astrid Handa-Gagnard.

Pour continuer de faire vivre sa collection en dépit de la fermeture de son espace d’exposition, le Frac multiplie les projets d’exposition hors les murs ces derniers mois, en milieu scolaire et dans les écoles supérieures d’art du territoire, telles que l’École nationale supérieure d’art et de design de Dijon et l’École des beaux-arts de Beaune. Le conseil d’administration se démène en coulisses pour tenter de trouver un nouveau lieu d’exposition.