Décès de Joel Shapiro, figure majeure du post-minimalisme américain

Joel Shapiro, sculpteur américain connu pour son exploration des formes abstraites porteuses de références humaines, est décédé le 14 juin 2025 à Manhattan, à l'âge de 83 ans à la suite d’une leucémie. Sa contribution à la sculpture post-minimaliste réside dans sa faculté à évoquer la figure humaine et ses mouvements dans l'espace, tout en conservant une approche géométrique.

Né Joel Elias Shapiro le 27 septembre 1941 dans le Queens, à New York, il a d'abord entrepris des études de médecine à l'Université de New York (NYU), avant de se réorienter vers les beaux-arts, obtenant une maîtrise en 1969. Une expérience de deux ans au sein du Corps de la Paix en Inde (1965-1967) a déclenché sa vocation artistique. À son retour à New York en 1967, Shapiro s’est rapidement imposé sur la scène artistique, participant à l'exposition « Anti-Illusion: Procedures/Materials » au Whitney Museum of American Art en 1969, ce qui a marqué le début formel de sa carrière.

La pratique artistique de Shapiro s’inscrit dans le courant post-minimaliste. Il a explicitement cherché à dépasser le minimalisme afin d'introduire une dimension plus « référentielle, intime et psychologiquement chargée » dans ses œuvres, selon le New York Times. Cette orientation révèle sa volonté d'infuser une signification figurative ou narrative dans ses compositions, en contraste avec la non-référentialité du minimalisme.

Au fil des décennies, son œuvre a évolué. Durant les années 1970, il a créé de petites sculptures représentant des objets du quotidien. Les années 1980 marquent le passage à des formes monumentales, souvent en bronze coulé, suggérant des figures humaines en mouvement. À partir des années 1990, ses compositions se sont orientées vers des structures dynamiques, fragmentées, colorées et parfois suspendues, explorant la gravité et le déséquilibre. Parmi ses œuvres notables figure Loss & Regeneration au United States Holocaust Memorial Museum. 

Il a participé à des événements majeurs comme la Biennale de Venise (1980) et Documenta (1977, 1982).