Disparition

Brigid Berlin, figure du monde new-yorkais, décède à 80 ans

Par Alice Fiedler · lejournaldesarts.fr

Le 23 juillet 2020 - 394 mots

NEW YORK / ETATS-UNIS

Elle était une proche de Warhol et une forte personnalité dans le monde de l’art new-yorkais des années 60 et 70.

Brigid Berlin, amie proche de Warhol, est décédée d’un arrêt cardiaque à l’âge de 80 ans ; vendredi dernier dans un hôpital à Manhattan. 

Elle a joué dans les films de Warhol Chelsea Girls (1966) et Bad (1977), enregistré les concerts du groupe de rock The Velvet Underground et a documenté méticuleusement la scène artistique new-yorkaise des années 60 et 70 à l’aide de polaroids. Elle conservait également ses conversations téléphoniques, banales et comiques, créant un type d’audio Pop Art

« Elle était une penseuse conceptuelle, c'est pourquoi Andy l'appréciait. Elle était obsessionnelle, mais avait une imagination incroyable », se souvient Vincent Fremont, ami et associé à Warhol, qui a réalisé un documentaire sur elle en 2000.

« Andy appréciait Brigid plus que quiconque », déclare Pat Hackett, éditrice des journaux intimes de Warhol et co-auteure de certains de ses livres, au New York Times. « Il était fasciné par la famille Berlin. »

Brigid Berlin, née en 1939, était l’aînée de quatre. Son père Richard E. Berlin était directeur de la maison d'édition américaine Hearst et sa mère, Muriel Berlin, une personnalité de la haute société. Leur maison à Manhattan était fréquentée par des personnalités politiques, dont les présidents Lyndon Johnson et Richard Nixon.

Fuyant ce monde bourgeois, elle a expérimenté tout ce à quoi ses parents s'opposaient, mettant en scène son corps nu et vendant des objets de la famille pour acheter de la drogue. Dans la scène artistique new-yorkaise, plus précisément à l’emblématique Factory, l’atelier de création de Warhol, elle était considérée comme une forte personnalité : à la fois par son physique et son caractère. Elle pouvait tantôt cajoler tantôt terroriser les gens. « J’avais peur d’elle, mais dans le bon sens » écrit le réalisateur John Waters, évoquant leur rencontre. 

Parmi ses amis, Brigid Berlin comptait des artistes comme Robert Rauschenberg, Jasper Johns, John Chamberlain et Larry Rivers. Ils l'accueillaient comme une collègue artiste, alors qu’elle rejetait cette étiquette pour elle-même.

Au cours de ses dernières années, elle s’était assagie, avait arrêté de se droguer et quitté la chambre d’hôtel où elle vivait pour s’installer en 1986 dans un appartement. Elle commença aussi à exposer de façon sérieuse ses photographies qui avaient, avec le temps, gagné une valeur de documentaire.
 

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