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Biennale de Lyon : le guide pour tout voir et tout savoir

Par Anne-Cécile Sanchez · L'ŒIL

Le 1 septembre 2022 - 2985 mots

LYON

Seizième édition pour la Biennale d’art contemporain de Lyon, qui se tient du 14 septembre au 31 décembre, après avoir surmonté de nombreux obstacles. En prise avec l’histoire de la ville, elle offre un panorama sur l’art actuel qu’éclairent les œuvres du passé. Petit guide de ce qu’il faut en savoir et y voir, absolument.

Sam Bardaouil et Till Fellrath, Un duo de commissaires cosmopolite

En 2008, Sam Bardaouil enseigne l’histoire de la performance à la New York University, lorsque Till Fellrath, alors directeur du Chelsea Art Museum (qui a fermé ses portes en 2011), l’invite à collaborer sur un projet. Les parcours des deux commissaires sont complémentaires : Sam, né au Liban, a un doctorat d’histoire de l’art et une expérience de metteur en scène de théâtre ; Till, qui est allemand, a suivi un cursus en sciences politiques et en économie et a conseillé plusieurs associations culturelles. Ils ont chacun été marqués dans les années 1970 par la série de la BBC Ways of Seeing, de John Berger, un classique de l’analyse visuelle très précurseur dans sa façon de décloisonner le regard sur l’art. En 2009, Sam Bardaouil et Till Fellrath décident de mettre leurs réseaux et leurs compétences en commun en créant artReoriented, une plateforme curatoriale qui, au cours de la dernière décennie, a collaboré avec plus de 70 institutions dans le monde. Parmi leurs expositions emblématiques, on peut citer « Art et liberté ». Cette exposition consacrée au développement du surréalisme en Égypte, présentée au Centre Pompidou en 2016, remettait en cause les canons de la modernité occidentale et a permis d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire de l’art. Après avoir présidé la fondation culturelle Montblanc de 2016 à 2020, le tandem a pris en janvier 2022 la direction du Hamburger Bahnhof – Musée d’art contemporain de Berlin. Nommés commissaires de la Biennale de Lyon en 2019, ils sont également curateurs du pavillon français de la 59e Biennale de Venise, confié cette année à Zineb Sedira.

Le thème de la "fragilité" : une force !

Cette 16e édition de la biennale a pour titre « Manifesto of fragility » (le manifeste de la fragilité). L’expression, qui sonne comme la proclamation d’un état de faiblesse, peut sembler paradoxale. Mais c’est justement à partir de nos vulnérabilités collectives, observées autant à travers les cycles de l’histoire qu’à l’aune de nos destins individuels ou de l’état de notre planète, que les deux commissaires entendent forger de nouvelles formes de résistance, auxquelles ils ont invité 88 artistes à réfléchir. Le visuel de l’affiche a été confié au studio de design Safar, un duo basé entre Beyrouth et Montréal, dont la direction artistique croise volontiers les disciplines. Pour la Biennale, Safar s’est inspiré de l’herbier de Lyon comme d’une banque d’images et de données. Leurs motifs floraux en gros plan, évocation de la richesse botanique de la ville et de l’économie des soieries locales, fait allusion à la beauté fugace des fleurs, capables pourtant de traverser les époques pressées entre deux feuilles de papier.

Un récit en trois temps

C’est en s’immergeant dans l’histoire de la ville de Lyon que les deux commissaires, aidés d’une chercheuse, ont exhumé l’étrange parcours de Louise Brunet, ouvrière militante, emprisonnée puis envoyée dans les usines de soie lyonnaise au Liban. Ce destin hors du commun sert de noyau à la première section de la biennale. « Les nombreuses vies et morts de Louise Brunet », vaste fresque historique entre fiction et réalité, met en scène des pièces historiques empruntées à plusieurs institutions, du Musée des beaux-arts de Lyon au Metropolitan de New York. Le but, créer des liens entre la petite et la grande histoire, entre la manifestation et le territoire qui l’accueille, entre des périodes temporelles, mais aussi entre différents acteurs culturels, qu’ils soient locaux ou étrangers, dans un esprit de collaboration. La solidarité a aussi joué à plein pour monter « Beyrouth et les Golden Sixties », qui réunit les œuvres d’une trentaine d’artistes, essentiellement modernes, et a largement bénéficié du soutien de la diaspora libanaise. Enfin « Un monde d’une promesse infinie » rassemble les productions, pour moitié inédites, d’un vaste panorama de 88 artistes contemporains, dessinant un réseau international allant d’Amsterdam à Varsovie, de Bogota à Shanghai ou de Paris à Marseille, en passant par Lyon.

Une biennale précarisée…

Lors de la conférence de presse organisée en janvier 2022, Isabelle Bertolotti, directrice artistique de la Biennale d’art contemporain de Lyon, avait lancé un appel au mécénat pour boucler le budget. Las, fin mai, la Région annonçait abruptement une série de baisses et de suppressions de subventions pour plus d’une centaine d’acteurs culturels du territoire Auvergne-Rhône-Alpes, la biennale pour sa part devant faire face en plein montage à une diminution de 250 000 euros. Un sale coup pour la manifestation dont les équipes avaient pourtant déjà remué ciel et terre afin d’augmenter la part de financements privés. « Le calendrier est bien trop avancé pour annuler des productions d’œuvres, lancées depuis longtemps. Nous allons sans doute devoir réduire des scénographies, des dispositifs… », regrettait fin juin Isabelle Bertolotti. « Dans cette affaire, on peut déplorer deux choses : le timing de cette décision de la Région, incompréhensible à ce stade de l’événement. Mais aussi le décalage entre les attentes concernant le rayonnement de la manifestation et le peu de soutien public dont elle bénéficie », souligne Sam Bardaouil, l’un des deux commissaires. Seul un deus ex machina pourra éviter l’énorme gâchis d’une biennale sacrifiée à des calculs politiciens, en dépit même de ses retombées économiques positives.

… à l’avenir incertain

Cette 16e édition est donc la dernière à occuper les 29 000 m2 de l’ancien complexe électroménager Fagor-Brandt. Depuis sa fermeture en 2015, l’usine avait été reconvertie en friche culturelle, accueillant notamment les biennales de danse et d’art contemporain, mais aussi les Nuits sonores et le Lyon Street Food Festival. Un atout pour la biennale qui pouvait y déployer son parcours d’œuvres sans restriction de format et accueillir les visiteurs en centre-ville. Mais la Métropole a annoncé de façon assez soudaine que cet accord prenait fin en 2023, la SNCF récupérant le site pour la maintenance du tramway. Comment faire sans ces précieux espaces d’exposition ? « Nous savons que nous pourrons compter sur le Musée Guimet, mais sa superficie représente à peine un cinquième de celle des usines Fagor, détaille Isabelle Bertolotti. La Métropole nous assure que nous aurons un lieu, mais nous ignorons duquel il peut s’agir. Il n’existe pas de friche disponible à Lyon, en dehors d’un ancien site de la SNCF nécessitant des travaux colossaux, que l’on imagine mal pouvoir être menés d’ici à 2024. » Alors ? « Pour l’instant, nous sommes dans l’expectative », avoue la directrice artistique. Une situation pour le moins inconfortable.

En galerie : Aurélie Pétrel chez Ceysson & Bénétière

La biennale offre une rencontre spectaculaire avec une des « partitions photographiques » d’Aurélie Pétrel, ainsi que l’artiste nomme ses installations. Intitulée Minuit chez Roland [31 décembre], premiers mots d’un carnet de bord anonyme découvert par hasard et qui lui a tenu lieu d’impulsion, sa pièce se déploie sur près de 200 m2 dans les usines Fagor, le parc de la Tête d’Or, sur le site de LPA République et à la Galerie Ceysson & Bénétière. La pratique d’Aurélie Pétrel est indissociable de ses voyages, car ce sont les villes, leur architecture, leur histoire, qui l’inspirent. Shanghai, Tokyo, Paris, Berlin, Montréal et, depuis 2017, Beyrouth, où elle enseigne une partie de l’année. Les questions qu’elle aborde avec les élèves de son séminaire (la révélation de l’image « latente », le transfert de la photo sur différents supports, la dimension conceptuelle de son approche plastique, etc.) se retrouvent dans ses mises en scène également marquées par le goût de l’investigation. C’est lors d’un de ses séjours au Liban qu’Aurélie Pétrel a en effet chiné chez un bouquiniste un agenda ayant appartenu, dans les années 1950, à une jeune femme lyonnaise. La spéculation artistique qui s’ensuit croise avec bonheur les récits déroulés pour cette biennale. Minuit chez Roland [31 décembre] prend la forme d’un vaste labyrinthe de verre jouant de la transparence et du hors-champ pour susciter des images mentales, évocation métaphorique d’une ville martyrisée, de sa force et de sa fragilité.

Une biennale, 11 sites d’exposition

La 16e édition de la Biennale de Lyon s’étend cette année sur l’ensemble de la métropole, en investissant onze sites, des anciennes usines Fagor au Musée d’art sacré de Fourvière, en passant par les parkings LPA qui, depuis trente ans, accueillent des grandes signatures de l’art contemporain dans leurs sous-sols. Parmi tous ces lieux, le Musée Guimet, inauguré en 1876, rouvre pour la première fois au public depuis sa fermeture en 2007. Cette institution, autrefois dédiée aux collections d’ethnologie extra-européenne, aux sciences naturelles et « aux œuvres pontificales missionnaires », accueille les œuvres spécialement produites pour la manifestation de deux jeunes artistes français. Le premier, Ugo Schiavi, dont l’œuvre de sculpteur procède par moulages de modèles vivants, présente un ensemble de fragments anatomiques, laissant apparaître leur structure métallique et fibreuse d’artefact. Corps démembrés ou vestiges archéologiques, l’ensemble, pétrifié par un dispositif muséal faussement vétuste, hésite entre mélancolie de l’antique et obsolescence programmée. On avait pris connaissance du travail de Lucile Boiron lors de l’exposition des artistes nommés pour la bourse Révélations Emerige 2021. Elle y montrait quelques-unes de ses Mise en pièces, patchwork charnel aussi fascinant que dérangeant de natures mortes et de vues d’opérations de chirurgie esthétique. Ses images crues, transfigurées par la lumière, sont les fruits brillants d’une curiosité pour le vivant dépourvue d’ironie. Au Musée Guimet, l’artiste utilise les grandes vitrines du XIXe siècle où elle installe ses photographies en 3D, jouant ainsi avec les mécanismes de présentation historique. À noter que, comme les usines Fagor et le macLYON, le Musée Guimet propose, pendant la biennale, des parcours de visite et des ateliers créatifs encadrés par des artistes ou des médiateurs.

Des coups de cœur en "Résonance" partout dans la région

Sous l’intitulé « Résonance », la Biennale de Lyon recense, davantage qu’elle ne les labellise, les événements organisés en Auvergne-Rhône-Alpes par les centres d’art, les galeries et les institutions culturelles, mais aussi par les associations, voire par des particuliers. Dans cette longue liste, notre coup de cœur va à l’exposition « Millefleurs » proposée par Joël Riff à Moly-Sabata. La plus ancienne résidence d’artistes en France célèbre la nature autour des productions de ses artistes invités en 2022, de prêts d’œuvres et d’un choix de sculptures de sa propre collection. On découvrira ainsi le nouveau chemin en dalles de céramique d’Héloïse Bariol, les peintures florales de Milène Sanchez et celles de Clément Rodzielski – ce dernier, en résidence art et entreprise à l’usine textile Guigou, a introduit des pigments dans la chaîne de tricotage – ainsi que le massif conçu par le fleuriste Clément Bouteille, œuvre paysagère qui vient s’inscrire dans le fonds Moly-Sabata. Mais aussi les pièces en céramique d’Elmar Trenkwalder et celles de Kate Newby, les photomontages de Josèfa Ntjam, ou le splendide Soleil pour témoin (1978) de Dom Robert, emprunté à la collection de l’abbaye d’En Calcat, rappelant que « millefleurs » désigne un genre de tapisserie. L’exposition offre également l’occasion de redécouvrir l’œuvre méconnue de Juliette Roche, cofondatrice en 1927, avec son époux Albert Gleizes, de Moly-Sabata. Cinq artistes passés par ce programme de résidence (Eva Nielsen, Daniel Otero Torres, Aurélie Pétrel, Sarah del Pino et Tarik Kiswanson) figurent cette année dans la sélection de la biennale.

Eva Nielsen

Le travail d’Eva Nielsen conjugue, dans un jeu de friction optique, la photographie, la sérigraphie et la peinture. La lisière entre périphérie urbaine et nature, les strates changeantes de notre environnement, les images floutées que cela suscite : il est question de tout cela dans ses toiles. Celles qu’elle a conçues pour la biennale excèdent ses formats habituels et l’échelle humaine auxquels ils renvoient d’ordinaire. Pour l’espace de l’ancienne usine Fagor, Eva Nielsen a vu grand. De façon également inédite, une impression géante sert de fond aux trois peintures qu’elle présente, renforçant l’effet d’un « précipité de vues ». C’est la première biennale à laquelle la plasticienne prend part. « Je trouve intellectuellement stimulante cette notion de manifeste, donc de collectif, associée à l’idée de fragilité. Pour cette pièce, j’ai bénéficié du mécénat de compétences de la société ATC, spécialisée dans l’impression, qui a réalisé la bâche microfibre imprimée. Sans eux, je n’aurais pas pu avancer. On ne travaille jamais complètement seul. » Parmi ses références, les Sun Tunnels de Nancy Holt, mais aussi les Combines de Rauschenberg ou encore les découpes de bâtiments de Gordon Matta Clark.

Daniel Otero Torres

Il y a quelques mois, on a pu voir un groupe de ses grandes sculptures métalliques dans l’exposition « Ubuntu, un rêve lucide », au Palais de Tokyo (en 2021-2022). Pour sa première sélection dans une biennale, Daniel Otero Torres a conçu une vaste installation en deux parties. Au premier plan, une dizaine de figures, silhouettes anonymes de manifestants détourées à partir de photos de presse, sont saisies dans un geste de protestation que transcende une chorégraphie collective. En détournant des images chargées de violence, l’œuvre de Daniel Otero Torres célèbre l’énergie positive qui émane des gens lorsqu’ils s’unissent. Au second plan, trois sculptures monumentales évoquent des moments de réconciliation scellés par une étreinte, parfois entre anciens adversaires. Pour ces deux ensembles spectaculaires, l’artiste est parti d’un contexte sociopolitique réel (des manifestations dans des grands centres urbains, le processus de paix engagé en Colombie, dont il est originaire, dans le cadre de la Commission de la vérité). Il livre cependant une œuvre ouverte avec pour seule ambition « d’éveiller une idée » chez le regardeur. Par exemple ? « Prenez les autres dans vos bras. »

La peinture, partout présente

La peinture affirme sa présence dans chacune des sections de la biennale et notamment à Fagor. Julio Anaya Cabanding conjugue les codes du street art à son admiration des grands maîtres dans des compositions en trompe-l’œil. Giulia Andreani revisite l’art du portrait, tout comme Jean Claracq, dont les œuvres figuratives mélangent des références contemporaines à l’esthétique de la Renaissance. Chafa Ghaddar s’empare de la technique de la fresque ; Jesse Mockrin cite en les détournant les classiques européens ; Christina Quarles représente des corps enchevêtrés, métaphore de l’ambiguïté et les scènes urbaines de Salman Toor sont d’inspiration autobiographique. Quant aux dessins et aux peintures narratives de Sylvie Selig (née à Nice en 1942), la biennale leur offre un formidable coup de projecteur.

Hans Op de Beeck

Dans le cadre de sa collaboration avec le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui, Hans Op de Beeck déclarait récemment aimer « les défis et les nouvelles aventures ». Voilà deux décennies que ce plasticien belge reconnu à l’international produit des sculptures, des films, des peintures, des photographies et ce qu’il appelle des « installations sensorielles » à la tonalité souvent mélancolique. Bien que son dispositif pour la biennale demeure confidentiel, il en constituera vraisemblablement l’un des temps forts.

Des dialogues entre passé et présent

La biennale comporte de très nombreux prêts et une large composante d’œuvres historiques, afin, explique Sam Bardaouil, de multiplier les « points d’entrée ». « Nous avons voulu élargir la notion de contemporanéité, qui n’a pas été inventée par notre époque. Nous allons créer des confrontations, des dialogues, visuels, formels, thématiques, notamment grâce à des accrochages dans le même espace d’œuvres anciennes et d’œuvres actuelles », détaille-t-il. Les questions de genre et de race se trouvent ainsi éclairées sous un angle cultivé. Par exemple, dans la section « Les nombreuses vies et morts de Louise Brunet », en regard d’un ensemble historique de Vierges à l’enfant, les madones en céramique polychrome d’Ann Agee proposent une alternative à la statuaire médiévale, qui privilégie la représentation d’un enfant mâle, en imaginant qu’il pourrait s’agir d’une fille. C’est aussi l’occasion de découvrir la virtuosité, l’humour et la fantaisie d’une artiste (née à Philadelphie en 1959) collectionnée par de nombreux musées américains et qui n’a encore jamais exposé en France. À Fagor, Dear Mr Shakespeare, un film de Phoebe Boswell, est placé face à des ex-voto, déposés au XIXe siècle par une famille pour remercier la Vierge d’avoir sauvé un officier des « sauvages » des colonies. En vis-à-vis de cette imagerie raciste, l’œuvre de l’artiste britannique, qui s’intéresse aux traumatismes individuels et collectifs, évoque la représentation de la race dans l’Othello de Shakespeare. Actuellement en résidence à la Whitechapel Galery de Londres, Phoebe Boswell, dont l’installation Mutumia avait été présentée à la 57e Biennale de Venise, bénéficie ainsi de sa première apparition dans l’Hexagone.

Annika Kahrs

Annika Kahrs est connue pour ses recherches sur le son et son travail autour du film, de la performance et de la photographie. Artiste en résidence du programme Veduta qui se propose, en parallèle de la biennale, « d’observer et de transformer le quotidien à partir de l’expérience de l’art », elle a choisi de tourner dans une église lyonnaise en désaffection. Convoquant un orgue abandonné, une chorale et des musiciens, son œuvre fait revivre cette église construite par les canuts et utilise la musique pour révéler l’identité d’un quartier.

Joana Hadjithomas et Khalil Joreige

Les deux commissaires de la biennale ont invité Joana Hadjithomas et Khalil Joreige à réfléchir à l’âge d’or du Liban et à leur lien à l’art qui y a été produit dans les années 1950-1960. La réponse du duo est une installation sonore et visuelle. Prenant pour point de départ l’explosion qui, le 4 août 2020, a détruit dans un souffle un tiers de la ville de Beyrouth, elle met en scène la fragilité des œuvres et des institutions. Comme la nuit se fait quand le jour s’en va est constituée d’une boucle de quatorze vidéos synchronisées, réalisées notamment à partir des images des caméras de surveillance du Musée Sursock, d’où proviennent plusieurs des pièces modernes, restaurées, exposées dans la section « Beyrouth et les Golden Sixties » de la biennale. Les vers de Virgile, Ovide, Goethe, Victor Hugo, Paul Valéry, Rainer Maria Rilke ou Etel Adnan dialoguent avec ces images de destruction, illustrant la force de la poésie face au chaos. À Fagor est également montrée l’installation vidéo Where is my Mind? (2020).

« Aurélie Pétrel. Minuit chez Roland [31 décembre] »,
du 14 septembre au 31 décembre 2022, Galerie Ceysson & Bénétière, 21, rue Longue, Lyon-1er, www.ceyssonbenetiere.com
« 16e Biennale de Lyon, Manifesto of fragility »,
du 14 septembre au 31 décembre 2022. Anciennes usines Fagor-Brandt, 65, rue Challemel-Lacour, Lyon-7e. Du mardi au vendredi de 11 h à 18 h, samedi et dimanche de 11 h à 19 h. Tarifs : de 20 à 10 €. 1 billet donne accès aux six lieux d’exposition. www.labiennaledelyon.com
Les autres lieux de la biennale
MacLYON,
Cité internationale, 81, quai Charles-de-Gaulle, Lyon-6e. Du mardi au vendredi de 11 h à 18 h, samedi et dimanche de 11 h à 19 h.
Musée Guimet,
28, boulevard des Belges, Lyon-6e. Du mardi au vendredi de 11 h à 18 h, samedi et dimanche de 11 h à 19 h.
Jardin du Musée des beaux-arts,
20, place des Terreaux, Lyon-1er. Du mercredi au lundi de 10 h à 18 h, le vendredi de 10 h 30 à 18 h.
Lugdunum,
17, rue Cléberg, Lyon-5e. Du mardi au vendredi de 11 h à 18 h, le week-end de 10 h à 18 h.
LPA République,
53, rue de la République, Lyon-2e.
« Millefleurs »,
du 17 septembre au 30 octobre 2022, Moly-Sabata, 1, rue Moly-Sabata, Sablons (38), www.moly-sabata.com

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°757 du 1 septembre 2022, avec le titre suivant : Biennale de Lyon : le guide pour tout voir et tout savoir

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